Quand un tweet pousse à l’insulte !

Ça s’est passé ce matin. Un samedi comme un autre, enfin en apparence. Pour comprendre cette histoire, je dois vous raconter ce qui s’est passé juste avant les faits.

Vers les coups de 9h45, j’arrive à la gare RER Robinson, pour prendre un train afin de rejoindre Paris. J’avais encore 30 minutes avant mon rendez-vous. A ce moment là, je pensais encore avoir le temps d’arriver à temps. C’était sans compter sur le fait qu’un petit malin avait décidé de se donner la mort ce matin là en se jetant tête sous un train. Un samedi ! Pas de week-end pour les pompes funèbres j’ai envie de dire. Ro! Le salaud ! Il a osé se moquer des morts ! 

En ne voyant pas mon train arriver, je commence alors à m’impatienter, 5, 10 .. puis 15 minutes de retard prévu. C’est dire, la merde dans laquelle j’étais.

Pour me changer les idées, je m’en vais sur Twitter. vous savez ce réseau social fait pour informer les gens. Je décidais donc, d’informer les jeunes parisiens que la ligne B du RER était perturbée. S’en est suivi le tweet suivant :

Les gens qui pensent à se suicider un Samedi matin sur les rails du #RerB moi je dis : « Chapeau! » Des chieurs jusqu’au bout. Merci !

— Mehdi Drissi(@Dido_M) Octobre 20, 2012

Le tweet fut soudain retweeter à plusieurs reprises, j’avais reconnu l’un des twittos qui l’avait fait. C’était un conducteur de RER, célèbre. Mais si, c’est le conducteur de train et blogueur en même temps, qui a été interviewer sur @Rue89 dans un article intitulé : Cédric, conducteur de RER à la RATP, 2 267 euros par mois !
C’est sans vous dire ma joie à ce moment là ! Lui aussi en avait marre !

Eh bien, non ! Il trouvait ça cruel (ce que j’avais dit). Donc, logiquement il y dédit un tweet (où il ne me mentionne pas, mais qui m’est destiné ! )

Il se passe quoi dans la tête d’un mec qui insulte une personne qui s’est jeté sous un train. Juste de la connerie ou bien de la haine?#RTp

— Cédric Gentil (@Gentilchanoir) Octobre 20, 2012

Je ne comprenais pas, où avait-il vu une quelconque haine dans mes mots ? Une connerie peut-être, mais faut pas s’esclaffer sur des mots que tout le monde pense, mais que personne n’ose dire !
Je ne les ai pas poussé au suicide ces personnes, moi !

Je voulais lui répondre sur ce même réseau social, mais j’ai attendu. Voir si les gens réagissent de la même manière.

Je suis surpris de vous dire qu’un Conducteur de train qui blogue a vachement d’influence !

Avec une telle influence s’en suit des  tweets tels que :

@gentilchanoir cédric un psy toutes les stations. Pas pour ceux qui sautent. Pour ceux qui râlent comme ça. Problème à Paris santé mentale

— miguel rosa (@miguelroru) Octobre 20, 2012

@dido_m t’es un gros con — Justin Mot (@Just1M0t) Octobre 20, 2012

ABRUTI LOBOTOMISÉ “@dido_m: Les gens qui pensent à se suicider un Samedi matin sur les rails du #RerB…Des chieurs jusqu’au bout. » — Audrey (@manyyyyyyyy) Octobre 20, 2012

A ce moment là, je commençais à me poser des questions. Qui sont ses humanistes du dimanche (en l’occurrence du samedi), qui essaient de me faire croire qu’ils ne sont pas blasés par tout ces «Accidents Voyageurs» qui mettent tout Paris en retard. Non, je n’ai point poussé ces gens à se suicider et non je ne m’en fou pas de leur sort. Mais, je préfère de loin aider un mendiant que pleurer un mort inconnu qui en plus me met en retard.

Notre ami Cedric ne s’est pas arrêter là, il est parti plus loin encore, citant une « anecdote » morbide qui lui été arrivée avec un voyageur en costume, je vous en livre quelques passages :

Un jour, lorsque je conduisais le métro, sur la ligne 3, une femme s’est jetée sous un métro.Tous les trains ont stationné un long moment…

— Cédric Gentil (@Gentilchanoir) Octobre 20, 2012

Là, un mec en costume cravate s’est approché de moi l’air excédé et m’a dit avec colère: »mais elle est morte, on peut rouler qd même!! »

— Cédric Gentil (@Gentilchanoir) Octobre 20, 2012

Me compare t-il à ce monsieur en costume cravate ? Ai-je insinué qu’on devait rouler sur les morts? J’exprimais juste  mon désarroi en disant qu’ils auraient pu choisir un autre jour (voir même un autre endroit) pour se donner la mort.

Qui sait, en attendant un jour en plus l’un des humanistes cités plus haut leur aurait prêté main forte.

En dehors de ces petits malentendus, si vous apercevez quelqu’un de dépressif, de pauvre ou même en costard cravate n’hésitez pas à lui sourire. Car un sourire, cher lecteur, peut parfois redonner l’envie de vivre.

Sans rancune très cher Cedric, ce n’était qu’une connerie. hein ?

Ps: je remercie les twittos qui ont su prendre le tweet au second degré !