Finalement, je leur ai tourné le dos, à mes palissades. Oui, soudain mon esprit est devenu clair, elles n'étaient là que parce que je regardais. Dans mon dos à présent, je suis sûre qu'elles ont disparu. Elles flottent peut-être entre deux perceptions, deux états, indéterminées. Et là, je ris.
Sauf que ce n'est pas si drôle que ça. Je ne peux pas entrer dans la ville les yeux fermés, je ne peux pas ouvrir les yeux sans me heurter à un mur. Et je VEUX entrer. Il le faut, je le ressens comme une urgence vitale qui me plante là telle une moderne damnée, sans savoir si c'est la destruction qui plane sur moi ou si au contraire quelque chose va se briser qui me libèrera. Je suis perdue. Au milieu de nulle part, face à mes propres barrières, tendue vers une destination inconnue, incapable de m'y rendre. C'est peut-être un rêve, non ? Je l'espère. Si rêve il y a.