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Pour revenir il faut partir

Publié le 22 octobre 2012 par Nicolas Esse @nicolasesse

Pour revenir il faut partir

Partir des mois ou des années, loin ou près, peu importent les kilomètres, partir ailleurs, sous un autre ciel, dans une autre seconde. Changer de terre et de lumière. Changer de ciel. Regarder d’autres corps et d’autres visages. Il suffit d’un lac ou d’une vallée, de la route qui s’arrête au bas d’un immeuble et d’un nom manuscrit collé à la hâte sur la face d’une boîte à lettre. Il y a du courrier. Des factures et de la publicité. Le journal. Des paquets. Des emballages brillants pour l’anniversaire des enfants. Les rappels. Le papier qui déborde au retour des vacances. Et un jour, collée à la hâte sur le front sale de la plaque métallique, une étiquette indique une nouvelle adresse.

Partir encore un peu plus loin, juste quelques mètres ou quelques kilomètres, regarder le ciel d’une autre fenêtre. Survoler des étendues de nuages, des océans métalliques et des bandes de terre en damier. Se réveiller d’un seul coup de l’autre côté du monde avec devant les yeux l’image fixe des vignes rousses suspendues aux balcons des montagnes. Le ciel trop bleu des jours de foehn. Et le raisin rouge et chaud qui colle entre les doigts, un jour de vendange.

Un jour d’été oublié au milieu de l’automne, gravir les escaliers taillés dans les murs de pierre sèche, la chaleur de l’ardoise plate et grise qui craque sous mes pas. Le soleil hors-saison et le sentier qui monte, le long des lignes parallèles.

Je peux marcher les yeux fermés.
Ici, je sais d’où je suis parti.



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