Le cinoche à Jules-Le Quai des Brumes

Publié le 22 octobre 2012 par Jules

Jean est un déserteur. Hanté par la guerre il déambule la nuit sans but jusqu'au port du Havre. C'est un être cynique et désabusé qui en 24 heures va découvrir l'amitié, l'amour et la haine.

Il y a des films que l'on connaît de nom, que l'on sait majeur mais que pour d'obscures raisons on n'a jamais pris la peine de regarder. Et puis un jour on se décide et on prend une énorme claque.   Le Quai des Brumes est un film d'une incroyable modernité. Il a été mis en scène en 1938 par un jeune prodige de la caméra, Marcel Carné, que Gabin surnommais affectueusement "le môme". Le Quai des Brumes fut interdit par le régime de Vichy qui l'accusa à l'époque d'avoir "sapé" le moral des troupes française et d'avoir provoqué la grande débâcle de 40. Il faut dire que ce film, poétique et désenchanté dénotait par rapport à la production de l'époque, plus légère.
C'est avant tout l'histoire d'un mort vivant, Gabin magistral qui tel un spectre déambule la nuit sur la route entouré de brumes. Il va progressivement retrouver goût à la vie en rencontrant la belle Nelly, la sublime Michelle Morgan qui effectivement a de beaux yeux. Mais c'est aussi une tragédie. La rencontre avec l'ogre Michel Simon et le petit caïd joué par Pierre Brasseur scellera le destin du jeune couple.
Il faut revoir Gabin dans ce film, le charisme qu'il dégage est impressionnant, tout en colère rentrée il inaugure toute une série de personnage de cinéma. (comme le Travis Bickle de Taxi Driver).
Musique et décors sont de qualité très superieur à la moyenne et ont remarquablement résisté au temp. Il faudrait parler des merveilleux dialogues de Jacques Prévert, récités par des acteurs d'exception ils prennent une toute autre dimension.