Max | Kateri, Leonard et Russell
Publié le 23 octobre 2012 par Aragon
J'apprends tout à l'heure que Russell Means est mort hier d'un cancer.
Oglala. Oglala mon frère. Tu rejoins Tashunca Uitco, tes parents, ton peuple. Je me souviens de Wounded Knee et Alcatraz, tout ça sort de ma tête comme d'un brouillard opaque, image incertaine d'un paysage au petit matin. Mauvais rêve. Et Leonard Peltier qui n'en finit pas de pourrir vivant dans un autre Guantanamo depuis plus de trente-six ans ! Je ne veux pas parler de ça, mettre le minimum de mots ce matin, juste écrire ton nom Russell Means, ton nom, poser un bouquet de roses sauvages et de bitterroot des prairies dessus. Un tableau de ghost dance de ta tribu.
Dans ces brumes épaisses la silhouette frêle de Kateri Tekakwhita se dégage aussi, canonisée avant-hier par Rome et son pape. Kateri, petite mohawk, courageuse et simplette qui ciliçait à outrance son corps juvénile pour se rapprocher de son Jésus auquel elle croyait si fort, jusqu'à vouloir en faire un copié-collé. Kateri plus Jésuite qu'Ignace lui-même. Innocente Kateri, l'église te canonise et des peaux-rouges vêtus de pacotilles exultent, font un pow-wow dérisoire sur la place Saint-Pierre...
Les églises sont vides et l'AIM est dispersé aux mauvais vents de l'histoire. C'est ainsi. Leonard, j'écrirai régulièrement ton nom dans mon blogue. Kateri je te laisse à Rome et toi Russel tu me manqueras, mais Chingachgook demeure.