Arabie saoudite: Répression des manifestations pacifiques

Publié le 24 octobre 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
La déclaration du ministère de l'Intérieur révélait par ailleurs les noms de 10 personnes qui ont fait, ou font actuellement, l'objet de poursuites judiciaires en lien avec des infractions commises par "le groupe déviant". Le nom du défenseur des droits humains Mohammed Saleh al Bajady figure dans cette liste. Cet homme a été condamné en avril 2012 à quatre années d'emprisonnement et cinq ans d'interdiction de quitter le territoire pour avoir été en contact avec des organes étrangers dans le cadre d'"activités portant atteinte à la sécurité".
Selon certaines informations, il a également été déclaré coupable d’avoir participé à la création d’une organisation de défense des droits humains, entaché l’image de l’État à travers les médias, encouragé les familles de prisonniers à manifester et à organiser des sit-in, contesté l’indépendance du pouvoir judiciaire et possédé des livres interdits.
Arrêté le 21 mars 2012 après avoir participé, la veille à Riyadh, à une manifestation de familles qui protestaient contre la détention sans inculpation de leurs proches, il est depuis incarcéré.

Mohammed Saleh al Bajady est le cofondateur de l'Association saoudienne des droits civils et politiques (ACPRA), une ONG non reconnue créée en 2009 qui fait campagne en faveur de réformes dans le domaine des droits civils et politiques. Cette organisation est également mobilisée sur le sort des personnes détenues sans inculpation ni jugement et d'un certain nombre de prisonniers qu'elle estime être des prisonniers d'opinion.

"Il faut que les autorités saoudiennes mettent un terme à leurs initiatives répétées visant à empêcher les gens de protester contre l'usage répandu de la détention arbitraire dans le pays. Le droit de chacun de manifester pacifiquement doit être respecté, et les forces de sécurité doivent cesser de brutaliser et d’interpeller les personnes qui l'exercent", a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

Bien que les manifestations soient interdites dans le royaume, plusieurs ont été organisées depuis février 2011, en particulier dans la province de l'Est. Des centaines de personnes ont été interpellées. La plupart ont été ensuite remises en liberté. Depuis novembre 2011, une douzaine de personnes sont mortes et un certain nombre d'autres ont été blessées après avoir été touchées par des balles tirées par les forces de sécurité pendant des manifestations dans la province de l'Est, ou en marge de ces mouvements.