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Simone Weil, les années de la foi... -3-

Publié le 25 octobre 2012 par Perceval

Une conversion en plusieurs étapes :

« La mer seule peut me laver de toute cette fatigue » Eté 1935, avec ses parents.

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En 1935 au Portugal, elle assiste à une « misérable » procession... Simone Weil a la révélation du christianisme.

«  J'ai eu soudain la certitude que le christianisme est par excellence la religion des esclaves, que des esclaves ne peuvent pas ne pas y adhérer, et moi parmi les autres. » ( Attente de Dieu )

Elle ne dit mot de cette expérience à quiconque. Lycée de Bourges. Elle choque souvent ses élèves par ses vues iconoclastes ( l'union libre, partage des ressources …)

Elle souffre beaucoup d'horribles migraines.

En juin 1936, la grève générale qui suit la victoire du Front populaire vient tirer Simone de son marasme.

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La guerre civile éclate en Espagne. Le 16 août 1936, elle rejoint le front de la guerre d'Espagne, et le noyau des futures brigades internationales . Munie d'une carte de journaliste qu'elle a obtenue d'une revue syndicale, elle gagne la frontière espagnole. Elle s'expose, la guerre la dégoûte... Elle ne cesse de dénoncer les meurtres et les humiliations dont elle est témoin, et s'étonne du sang inutilement versé...

«  On part en volontaire, avec des idées de sacrifice, et on tombe dans une guerre qui ressemble à une guerre de mercenaires, avec beaucoup de cruautés en plus et le sens des égards dus à l'ennemi en moins. (...) Vous êtes royaliste, disciple de Drumont - que m'importe? Vous m'êtes plus proche, sans comparaison, que mes camarades des milices d'Aragon - ces camarades que, pourtant, j'aimais. » Lettre à Bernanos(Les Grands Cimetières sous la luneest un pamphletde l'écrivain français Georges Bernanos, paru en 1938

Le fait d'avoir participé à la guerre permet à Simone de défendre un pacifisme radical sans crainte d'être accusée de lâcheté...

Elle fréquente le café de Flore où se réunissent les amis de Souvarine, elle rencontre Maritain, jean Paulhan ; et publie dans les « nouveaux cahiers » un plaidoyer en faveur du pacifisme.

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Printemps 1937, elle concrétise un vieux rêve : visiter l'Italie.

Elle se lie d'amitié avec un jeune étudiant en médecine qui soigne sa tuberculose : Jean Posternak. Elle lui écrit souvent pour lui parler de l'art et des classiques …

«  En 1937, j'ai passé à Assise deux jours merveilleux. Là, étant seule dans la petite chapelle romane du XIIeme siècle de Santa Maria degli Angeli, incomparable merveille de pureté, où Saint François a prié très souvent, quelque chose de plus fort que moi m'a obligée, pour la première fois de ma vie, à me mettre à genoux. »


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