Une conversion en plusieurs étapes :
« La mer seule peut me laver de toute cette fatigue » Eté 1935, avec ses parents.
« J'ai eu soudain la certitude que le christianisme est par excellence la religion des esclaves, que des esclaves ne peuvent pas ne pas y adhérer, et moi parmi les autres. » ( Attente de Dieu )
Elle ne dit mot de cette expérience à quiconque. Lycée de Bourges. Elle choque souvent ses élèves par ses vues iconoclastes ( l'union libre, partage des ressources …)
Elle souffre beaucoup d'horribles migraines.
En juin 1936, la grève générale qui suit la victoire du Front populaire vient tirer Simone de son marasme.
« On part en volontaire, avec des idées de sacrifice, et on tombe dans une guerre qui ressemble à une guerre de mercenaires, avec beaucoup de cruautés en plus et le sens des égards dus à l'ennemi en moins. (...) Vous êtes royaliste, disciple de Drumont - que m'importe? Vous m'êtes plus proche, sans comparaison, que mes camarades des milices d'Aragon - ces camarades que, pourtant, j'aimais. » Lettre à Bernanos(Les Grands Cimetières sous la luneest un pamphletde l'écrivain français Georges Bernanos, paru en 1938
Le fait d'avoir participé à la guerre permet à Simone de défendre un pacifisme radical sans crainte d'être accusée de lâcheté...
Elle fréquente le café de Flore où se réunissent les amis de Souvarine, elle rencontre Maritain, jean Paulhan ; et publie dans les « nouveaux cahiers » un plaidoyer en faveur du pacifisme.
Elle se lie d'amitié avec un jeune étudiant en médecine qui soigne sa tuberculose : Jean Posternak. Elle lui écrit souvent pour lui parler de l'art et des classiques …
« En 1937, j'ai passé à Assise deux jours merveilleux. Là, étant seule dans la petite chapelle romane du XIIeme siècle de Santa Maria degli Angeli, incomparable merveille de pureté, où Saint François a prié très souvent, quelque chose de plus fort que moi m'a obligée, pour la première fois de ma vie, à me mettre à genoux. »