Apparence trompeuse

Publié le 26 octobre 2012 par Papote

Vous vous souvenez de la pub pour Canada D*y, la boisson qui ressemblait à l’alcool, qui était dorée comme l’alcool mais qui n'était pas de l’alcool ?

Il arrive, dans la vraie vie qu'on ait envie d'appliquer ce slogan à ce que l'on croise...
Ca m'est arrivé avec un thé, pas plus tard qu'avant-hier. Je faisais les courses dans mon supermarché (oui, il est à moi, j'en ai décidé ainsi en bonne auto-centrée que je suis !) et je devais refaire le plein de thé pour soutenir mes journées au bureau...
Je dois bien reconnaître qu'à la maison il n'y a plus de thé en sachets (à l'exception des deux thés canadiens ramenés de notre périple) et que je ne me vois vraiment pas amener ma boule à thé au bureau. C'est un tort et je vais me pencher sur la question parce que, franchement, je passe de plus en plus de temps devant le rayon à me demander lequel sera le moins mauvais...
Bref, hier, un nouveau thé, vendu sous la marque du magasin (celui avec l'oiseau rouge) mais à un prix franchement onéreux : environ 100 € le kilo !
L'emballage et la composition m'attirant l'oeil et me faisant saliver, j'ai craqué pour une boîte.

A l'ouverture du sachet, la qualité du sachet et de son contenu me permettait d'augurer le meilleur : une odeur de fleur d'oranger fine et ronde, des feuilles de thé et non pas de petits morceaux concassés, des pétales de roses.
Et puis, j'ai mis le sachet dans l'eau et j'ai attendu.
Première déception, j'ai eu beau attendre, plus de parfums enivrants exhalés.
Deuxième déception, au goût... Le thé est amer (comme un thé vert trop infusé), les parfums sont à peine perceptibles (ou alors, ils sont complètement annihilés par l'amertume, ce qui n'est pas à exclure !).

Il ressemblait à un bon thé, il avait le parfum d'un bon thé, il avait la couleur d'un bon thé mais il ne valait pas mieux qu'un sachet de thé jaune agrémenté de trois gouttes de fleur d'oranger !

Mais, en fait, si je vous raconte tout cela, c'était surtout pour en arriver au fait qu'il m'arrive de me sentir comme une bouteille de cette boisson (avec la possibilité de recyclage en moins !).
En ce moment, au bureau, tous les jours, j'ai l'impression que je leur fais ce coup-là. Jusqu'à présent, il y avait les anciens Grands Manitous et personne ne se posait de questions mais, maintenant, avec les nouveaux Grands-Manitous et toute cette nouvelle organisation, tout est chamboulé.
Je me suis posé, quelques fois la question de savoir si je n'en savais pas plus que mon Grand-Manitou parce que, souvent, je me sens un peu larguée seule face à moi-même. Je veux dire que, dans mon métier, je serais comme un matelot sur un navire et que, jusqu'à présent, j'agissais un peu comme un quartier-maître mais sous le couvert de mon capitaine à qui je référais de mes faits et gestes.
Là, les quartiers-maîtres, voire mon capitaine, viennent me demander comment faire ceci ou cela... Et puis, il m'a été dit par une (puis deux) personne à qui je faisais part de mon désarrois, que je ne devais pas me dévaloriser parce que, hormis une autre collègue qui en sait autant qu'un contre-amiral, je suis la deuxième personne la plus compétente en la matière au bureau...
J'avoue que mon égo a trouvé cela très agréable mais, très vite, je me suis aussi dit qu'ils ne devaient pas se rendre compte à quel point ils se fourvoyaient... Ca fait 5 ans que je m'en tire l'air de rien et sans trop savoir comment mais je ne suis qu'un simple matelot, qu'une bouteille de Canada D*y !

Ca vous arrive à vous de vous sentir décalé entre l'image que les autres ont de vous et ce que vous sentez que vous êtes, vous, profondément ?

A bientôt !

La Papote

Mmmmm... Je pense que tu te dévalorises !!
Bisous doux