Le futurisme conjugue les arts et s’installe aux quatre coins de la métropole.
Dès la gare Lille-Flandres, on retrouve Ross Lovegrove qui a allumé une sorte de soucoupe volante. Cet UFO («objet volant non identifié») est la première des 20 «Métamorphoses urbaines» qui rendent la ville «Fantastic» pendant trois mois. Dans cette ambiance électrique de fête foraine futuriste, où tous les arts se conjuguent, design et mini-architectures ont la part belle, comme l’incroyable labyrinthe Tape Installation, tout en ruban adhésif, de Numen, à la gare Saint-Sauveur.
Mais c’est au tout nouveau Ceti (Centre européen des textiles innovants), inauguré le 10 octobre, que se trame la volonté de mutation économique de Lille Métropole. Les deux bâtiments des Roubaisiens Luc Saison et Isabelle Menu, aux formes simples, font signal grâce à leur peau, tels des filaments colorés, évoquent le métier à tisser. Au milieu de nulle part pour l’instant, c’est le premier symbole de la future ZAC technologique de l’Union, à cheval sur Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Ce pôle d’excellence entend tisser des relations entre la filière textile de la région (quelque 200 entreprises), la recherche scientifique de pointe à un niveau international et les applications en design. Le Ceti accueille l’exposition «FuturoTextiles 3» (Libération du 29 mars 2011).
La commissaire Caroline David a encore déniché de drôles de fibres ou composites. Des échantillons de fils en glycine, lotus, café, même une robe en lie de vin. Des vêtements dépolluants, gonflables, autobronzants, et une chambre d’hôtel entièrement en lin. On passe des pires loufoqueries aux applications les plus réelles en matière de sport, mode, médecine, mobilier.
Mais l’affaire à suivre, c’est le biocarburant que pourrait être l’algue. On piste donc le collectif britannique Loop.pH, qui explore cette plante aquatique à la gare Saint-Sauveur, dans l’expo-atelier The Energy Lab, pavillon des bioénergies en partenariat avec EDF et l’université des Sciences Lille-1. Là, un herbier énergétique y est testé. Tout cela paraît bien «allumé», mais ce ne sont encore que des prototypes, des «objets questions» pour imaginer le futur. L’algue serait une des projections les plus viables, car évoluant dans l’eau, elle n’impliquerait pas de sacrifier des terres agricoles.
A «FuturoTextiles 3», on a aussi été complètement aimanté par deux étranges créatures de l’Américain Nick Cave (Libération du 5 octobre). On fonce au Tri Postal où s’expriment 50 de ses étranges créatures. Des personnages masqués, transgenres, transraces, cachés derrière des parures-armures composées de boutons, de fourrures, de bouts de tissus de toute sorte, dansant comme des Arlequin funky. Des ovnis hybrides d’une autre fibre inquiétante, artistique celle-là.
Lille Fantastic Jusqu’au 13 janvier. Rens. : www.fantastic2012.com.
Ceti, FuturoTextiles 3 Jusqu’au 30 décembre. 1, rue des Métissages, 59052, Roubaix. Rens. : www.ceti.com
http://next.liberation.fr/design/2012/10/24/a-lille-la-fi...
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