West Side Story, une cure de jouvence

Publié le 26 octobre 2012 par Lauravanelcoytte

Par Jean-Luc Wachthausen Publié le 26/10/2012 à 06:00

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Les chansons indémodables de West Side Story sont devenues de véritables tubes. Crédits photo : Nilz Böhme/BB Promotion

Sur la scène du Châtelet, à Paris, la comédie musicale de Leonard Bernstein et Jerome Robbins, plus de cinquante ans après sa création, n'a pas pris une ride. Un modèle d'énergie et de perfection.

Comment donner encore plus d'éclat à un classique de Broadway qui date de 1957 mais dont l'intrigue n'a rien perdu de son acuité? Comment séduire les jeunes générations qui n'étaient pas nées à l'époque où le film de Robert Wise remporta dix oscars? Comment offrir comme une évidence le génie de la partition de Leonard Bernstein sublimée par la chorégraphie éblouissante de Jerome Robbins? En faisant en sorte que tout change pour que rien ne change, selon la formule de Lampedusa.

Ce que fait habilement le metteur en scène Joey McKneely, qui revient à Paris avec une production fidèle à l'originale. De fait, cet ancien danseur de chez Robbins connaît son sujet par cœur et en tire l'essence même. Pas une note, pas un pas modifiés. Tout juste a-t-il modernisé les costumes des filles en fleurissant leurs robes. Ces mêmes filles, on les retrouve seules sur scène dans America à l'occasion d'une séquence dansée dont l'harmonie fait la part belle aux figures classiques. On redécouvre aussi quelques scènes d'ensemble comme Dance at the Gym ou Gee, Officer Krupke qui demeurent des fleurons de la danse moderne.

Grâce à une troupe de 36 comédiens-chanteurs-danseurs, dont la moyenne d'âge ne dépasse pas 25 ans, on retrouve la jeunesse, l'énergie vitale, la passion, la gravité, la virtuosité d'un spectacle au tempo soutenu et qui a pour cadre les rues de New York. L'unité de lieu y est de mise: un décor quasi unique mais protéiforme, reconnaissable par ses photos géantes de gratte-ciel en fond de scène, ses néons flashys et ses escaliers de secours vétustes.

Les codes de Broadway

Dès le prologue, on est d'emblée plongé dans l'ambiance et le vif d'une histoire que l'on connaît mais qui surprend toujours par son actualité: la rivalité de deux bandes, les Jets, voyous wasp des quartiers ouest, et les Sharks, immigrés portoricains. Au milieu de cette violence, l'amour impossible de Tony et Maria, victimes expiatoires d'une vengeance inévitable.

Tout est ici parfaitement réglé, millimétré jusqu'au moindre claquement de doigts (Keep Cool). Les voix sont belles, à l'unisson. Ample et joliment colorée pour la Maria de l'Espagnole Elena Sancho-Pereg ; virile et bien posée pour le Tony du Canadien Liam Tobin. Un duo sur mesure pour des morceaux de bravoure comme Tonight et Somewhere. De même, Maria et Anita la Portoricaine (Anira Marin) déjouent avec brio tous les pièges de leur joute vocale surA Boy Like That.

À cette mécanique de précision vient s'ajouter la variété des styles musicaux: symphonique, lyrique, jazz, romance, mambo, aria. Un mélange savamment dosé avec, à la clé, les chansons entêtantes et indémodables de Stephen Sondheim, devenues de véritables tubes (Jet Song, Maria, Somewhere, One Hand, One Heart). Collées aux dialogues sans fioritures d'Arthur Laurents, elles sont le moteur de West Side Story , parfait exemple de l'union magique du chant et de la danse, du classicisme et de la modernité selon les codes de Broadway. Toujours plus haut, toujours plus vite avec une troupe électrisante qui se donne à fond, sans jamais surjouer. Miracle, cette performance n'exclut pas l'émotion. Bien au contraire.

Châtelet, 20 heures, jusqu'au 1er janvier. Durée: 2 h 30 avec entracte. Version originale surtitrée.
 www.chatelet-theatre.com

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Par Jean-Luc Wachthausen http://www.lefigaro.fr/musique/2012/10/26/03006-20121026A...  

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