Magazine Journal intime

Sonnet pour mon interféron préféré

Publié le 31 mars 2008 par Pat La Fourmi

Voici mon billet dans le cadre de ma participation au deuxième Carnaval des Blogs Médicaux sur "le médicament et vous".

   Quelques mots pour dire à quel point cette relation Médicament-Patient est spéciale quand il s'agit des interférons pris dans le cadre de la sclérose en plaques.

   En effet la maladie, elle-même, est déjà très imprévisible puisque évoluant généralement par poussées dont nul ne peut prévoir si elles seront fortes, rapprochées et/ou suivies de séquelles. On sait aussi que l'aggravation de la maladie n'est pas liée uniquement aux poussées.
Mais quand on nous prescrit des interférons, l'effet escompté est de réduire le nombre de poussées (c'est-à-dire d'augmenter l'intervalle entre deux poussées). Mais comment savoir si ça marche puisqu'on ne sait pas quel aurait été cet intervalle sans traitement!!

   De plus ce "médicament" est fort peu agréable puisqu'il s'agit de piqûres sous-cutanées à se faire soi-même trois fois par semaine (le Rebif est un des 3 interférons utilisés dans la sclérose en plaques) et provoque des effets secondaires peu agréables. De ce fait il nécessite donc de prendre "encore" d'autres médicaments pour atténuer ces effets et une surveillance d'analyses sanguines assez rapprochées au début du traitement...Rajoutons pour finaliser le tableau que ce médicament ne soigne pas de la maladie (puisque pour l'instant elle est incurable...) et qu'on doit le prendre pendant un temps indéterminé, au moins plusieurs années si on veut en conserver l'efficacité éventuelle...


Tout pour plaire en quelque sorte:
un médicament
qui ne guérit pas
qui s'injecte
qui provoque donc des réactions locales
qui se prend souvent
qui se prend pendant longtemps
qui provoque maux de tête, fièvre, douleurs
qui peut abimer le foie
qui nécessite une surveillance médicale rapprochée
dont on ne peut être sûr de l'efficacité



Du coup avec tous ses "avantages",
il a bien mérité que je lui fasse un petit poème rien que pour lui,
mon Rebif!
(les connaisseurs remarqueront que c'est un vrai sonnet
dans les règles de l'art de la rime et de l'alexandrin....
enfin presque!)
Le Sonnet du Rebif

Je dois d'abord vous dire qu'avant d'être sépienne
Jamais je n'avais dû, pendant quarante années,
Me gaver de médocs à longueur de journée,
N'aimant ni les piqûres ni que les maux adviennent.

Maintenant que la SEP me détruit de sa haine
Je ne sais pourtant pas si j'aime l'utiliser.
Ce Rebif agressif espace-t-il mes poussées?
Car piqûres, maux de tête, c'est trois fois par semaine!

Interféron par ci, voilà l'incertitude!
Interféron par là, c'est dur cette habitude.
Me rend-il plus malade qu'il ne guérit mes maux?

Piqûre et doliprane, c'est parti pour la nuit...
Pardonnez-moi ce soir d'user de quelques mots:
"J'ai mal, j'ai chaud, j'en pleure. ça y est, c'est fini!



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