A l'année prochaine !

Publié le 31 mars 2008 par Ali Devine

L'année se termine. J'ai calculé qu'entre le 9 avril et le 12 mai, je travaillerai très exactement cinq jours (soit 24 heures de cours). Du 9 au 11 avril, je suis en stage. Du 14 au 18, une rareté : semaine normale. Le 19, début des vacances de printemps ; rentrée le 5 mai. Le 8 (un jeudi) est férié, de même que le 12 (un lundi ; joli pont). Il nous restera ensuite un gros mois de cours, puisque la fin du troisième trimestre devrait tomber autour du 20 juin. Au delà de cette date, chaque jour divise par deux les effectifs de nos classes, et ceux qui continuent de venir n'ont aucune envie de travailler : ils nous réclament des films, et si nous ne leur donnons pas satisfaction, ils désertent et vont se réfugier dans la salle d'un collègue plus compréhensif. Il n'y a pratiquement plus aucune possibilité de sanction, sauf cas très grave.

Je devrais jubiler à la perspective de ce quasi-quartier libre, mais non. Je n'ai pas terminé mon programme, et le calendrier ne me laisse pas la moindre chance d'en couvrir ne serait-ce que les 3/4. Quand nous retrouverons nos élèves à la mi-mai, ils auront certainement oublié l'essentiel de ce que nous nous sommes échinés à leur apprendre depuis septembre ; dans leurs têtes, ce sera déjà l'été -on sait comme le soleil efface l'encre des cahiers. Enfin, c'est idiot, mais je me sens très mal à l'aise d'être payé pour en faire si peu. Énormément de clichés courent sur les profs, feignasses, planqués ; ce serait bien si on faisait un minimum d'efforts pour éviter de leur donner corps. Bien sûr nous ne sommes pas responsables de cette organisation absurde de notre agenda. Mais on n'entend pas beaucoup de voix non plus, en particulier au niveau syndical, pour protester contre cette fin d'année en queue de poisson, et de façon plus générale contre la mauvaise répartition de notre temps de travail.

A mon avis il faudrait

-qu'aucune période de vacances n'excède dix jours, hormis l'été et à Noël ;

-que la coupure de juillet-août soit raccourcie ;

-que certains jours fériés soient supprimés dans l'Éducation nationale (s'il est absolument impossible de se débarrasser globalement du lundi de Pentecôte, que les écoles au moins restent ouvertes ce jour-là, pour accueillir les enfants de ceux qui ne peuvent pas partir dans leur maison de campagne) ;

-qu'en contrepartie la semaine de travail soit moins lourde ;

-que les stages de formation soient effectués durant nos congés (et je pense aussi qu'il faudrait les rendre obligatoires, sinon personne n'ira).

Monsieur Darcos, si vous voulez que les enseignants soient plus productifs, c'est de ce côté-là qu'il faut chercher des solutions, pas en nous imposant des heures sup' dont nous ne voulons pas surcharger des semaines déjà bien lourdes et bien usantes. Et je crois que beaucoup d'enseignants seraient disposés à accepter des évolutions importantes dans ce domaine.