Des policiers ont été agressés lors de rassemblements récents. Le 19 octobre, les autorités ont indiqué qu’un policier était mort et qu’un autre avait été grièvement blessé lors d’une explosion dans le village d’el Eker où ils effectuaient une patrouille et qu’ils avaient été attaqués par des émeutiers. Une semaine plus tard, un deuxième policier est mort à l’hôpital après avoir été blessé lors d’une manifestation ayant eu lieu plus tôt dans l’année.
"Une mesure aussi drastique revient à supprimer purement et simplement les droits à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique. Les responsables de l’application des lois doivent protéger les manifestants pacifiques plutôt que de prendre pour prétexte les violences commises par quelques personnes pour restreindre ou annuler les droits de tous", a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Avant l’interdiction actuelle, les personnes qui voulaient organiser une manifestation ou un rassemblement devaient en demander l’autorisation aux autorités, en application du Code sur les réunions publiques, les processions et les rassemblements. Le code impose des restrictions considérables qui sont contraires aux obligations de Bahreïn aux termes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Au moins trois organisateurs ayant un casier judiciaire vierge doivent déposer une demande d’autorisation en spécifiant le type, le thème, le lieu et les horaires de l’événement. Les organisateurs doivent en outre remplir certaines conditions; ils doivent notamment résider dans la zone où le rassemblement doit avoir lieu. Lorsque l’autorisation n’était pas donnée, les rassemblements étaient considérés comme illégaux. Plusieurs rassemblements ont été interdits cette année au motif que le lieu ou l’horaire choisi pouvait perturber le trafic.
Le 28 octobre, trois membres de la Société islamique el Wefaq et les organisateurs d’un rassemblement auraient été arrêtés après que le rassemblement, qui n’avait pas été autorisé par les autorités a eu lieu malgré tout. Ces personnes ont été libérées au bout de quelques heures, sans avoir été inculpées. Le ministre de l’Intérieur a annoncé le jour même que des poursuites allaient être engagées contre les organisateurs du rassemblement.