60 millions d’ingénieurs. Collecte
22 octobre 2012
Ton catégorique et renfrogné. « Il n’est pas dans l’axe et pas à la bonne hauteur ! »
Spécialiste. « C’est l’heure. [De la marée] Je le vois au câble-là parce qu’avec les remous, ça part à droite. »
Frustrée jamais consultée malgré ses idées pleines de bon sens. « S’ils y étaient allés avec un gros hélicoptère ? Gros, gros, hé ? »
Ton cultivé de l’enseignante à la retraite. « Tous les ponts de l’époque de Napoléon avaient des fondations ! »
Photographe amateur sincère. « Merde ! J’ai mis mon doigt devant ! Quelle nouille ! »
Soulagé. « Il s’est bien engagé là. C’est gagné ! »
Assurance du pédagogue qui s’adresse à sa femme. « Par contre, elle [la barge] va être libérée quand la marée sera basse. »
Sarcastique, à propos des ouvriers massés sur la partie fixe du pont : « Y a un pot après ! C’est pour ça qu’ils attendent les gars ! »
Ton rassurant du rationnel retraité. « Un truc qui est bien prévu, ça ne rate jamais ! »
Témoins par procuration. « En haut, ils applaudissent ?! » « Ils applaudissent en haut ? C’est qu’ils voient. Ils voient mieux que nous ! »
Dogmatique. « Quand la marée descend, l’eau continue à couler !… La rivière.
Ils sont venus assister à une prouesse technique mais n’auraient pas regretté d’être les témoins privilégiés d’une catastrophe.
Colette Milhé