Magazine Talents

Défendons le NaNoWriMo

Publié le 07 novembre 2012 par Paumadou

Mercredi 07 novembre 2012

Défendons le NaNoWriMo

Actualitté, site que j’apprécie par ailleurs, vient de publier un article baclé (à lire ici) (edit: l’article n’est plus disponible… pour infos, il se terminait pas ces mots « Rapace, vous avez dit rapace ? Mais après tout, tout est bon dans le cochon » les rapaces étant Harper Collins et son opération NaRoWriMo et le cochon… les romans ou les auteurs ?)

Oui baclé !

En le lisant, j’ai d’abord eu l’impression :

  1. Que l’auteur ne connaissait pas le NaNoWriMo avant d’écrire l’article
  2. Que soit il lit très mal l’anglais, soit il le lit très vite et donc confond tout
  3. Pense que l’argent est le nerf de la guerre et que les NaNoWriMos écrivent comme des cochons (font des cochonneries, sont des cochons ?)

J’ai souvent croisé des gens qui méprisent le NaNoWriMo. Pas le commun des mortels, lui il trouve l’idée marrante et farfelue, mais des écrivains, des éditeurs, des gens « du milieu ». Pourquoi ? Parce que le NaNoWriMo c’est écrire au kilomètre, c’est faire des word war (15minutes, top chrono, celui a écrit le plus de mot a gagné), c’est écrire sans se relire, sans se retourner et au diable les fautes, le style et les incohérences.

Défendons le NaNoWriMo

Alors oui, le NaNoWriMo est un défi complètement con : écrire un roman de 50000 mots en un mois, c’est un défi débile. Mais le but est de s’amuser, de décoincer les gens vis à vis de l’écriture. Ecrire ça libère, ça soulage, ça fait qu’on se sent mieux. Peu importe qu’on écrive bien ou mal, c’est un fait écrire et surtout TERMINER un roman, c’est un accomplissement.
Le fait que le roman soit bon ou mauvais, qu’importe ? Personne ne vous demande de le publier après tout . Le but est pour soi, pas pour les autres.

Alors qu’on vienne se moquer parce que c’est « de la merde », ce n’est pas correct parce que le but initial ce n’est pas d’écrire comme Victor Hugo et de publier un chef d’oeuvre.

Mais une autre attitude me dérange : prendre les gens qui font le NaNoWriMo sérieusement, pour des amateurs sans talent. Parce que des écrivains qui font le NaNoWriMo et publient (chez des éditeurs) leur roman, ça existe. Dans le monde anglophone, ils sont des centaines, en France, on en a deux (Cécile Duquenne pour Entrechats et Ophélie Bruneau pour Et pour quelques Gigahertz de plus) et il y a fort à parier qu’il y en aura d’autres car les rangs grossissent (sur 3000 inscrits français, presque 900 sont actifs cette année). Moi-même, je le fais très sérieusement et les romans écrit pendant le NaNo sont et seront publiés (quand j’aurai fini de les réécrire/corriger évidemment).

Le problème vient du premier message du NaNoWriMo, celui destiné aux novices qui n’osent pas se lancer dans l’écriture « Vous écrirez de la merde » Oui, évidemment, parce qu’un novice n’ose pas se lancer s’il a l’impression qu’on attend de lui un chef d’oeuvre. Ce message destiné à décomplexer les débutants pèse souvent lourd aux yeux des ignorants et  du monde de l’édition qui pensent immédiatement que le but est donc d’écrire des nullités à la chaîne. 1700 mots par jour, c’est 1h30 d’écriture, c’est pas beaucoup. On peut parfaitement le faire consciencieusement, sérieusement et sortir des romans qui sont BONS ce n’est pas difficile . La différence est dans le message officiel (c’est de la merde, c’est normal, mais on s’amuse) et la réalité de terrain : chaque NaNoWriter décide lui-même de ses objectifs ! Est-ce que c’est écrire les 50k mots ? Est-ce que c’est sortir une histoire complète et la finir ? Est-ce que c’est écrire un premier jet de roman pour le retravailler derrière ? Est-ce que c’est juste profiter du moment pour s’amuser et écrire n’importe quoi ? CHACUN SES OBJECTIFS !

Pour en revenir à l’article d’Actualitté : il est dommage, alors que le NaNoWriMo est une expérience vraiment enrichissante  (en rencontre, en dépassement de soi, en motivation, en imagination, en décomplexion (?)) et qu’il devrait avoir une publicité bien plus grande pour le grand public, qu’il soit systématiquement rabaissé à de la littérature de merde et surtout dénigré comme un truc à ne pas faire. FAITES LE NANO ! Vous verrez, c’est réellement une chose à faire au moins une fois dans sa vie !


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine