11 novembre 1918 - 11 novembre 2012. Rétrospectivement, il y a matière à réfléchir. Une génération décimée dans l'union sacrée de chaque nation belligérante. 9 millions de morts et 20 millions de blessés. Des plaies qui se referment quand celles et ceux qui les portaient rejoignent après toute une vie de deuil un être cher tombé au "champ d'honneur". Après la guerre, "plus jamais ça", "la der des ders". Mais la paix, c'est la guerre par d'autres moyens : la concurrence et la compétitivité, le libre-échange et le dumping social, et l'oligarchie qui s'enrichit grâce au travail des conscrits de l'horreur économique. L'Union européenne et la mondialisation, c'est la 3ème guerre mondiale avec d'autres armes...
Désolé pour cette petite introduction qui s'est imposée après avoir revu ces images. Au départ, il y a ce pochoir "alerte à la bombe" qui nous amène, allez savoir pourquoi, à sélectionner des graffitis assez minimalistes. Il en ressort une série de gueules cassées. Et de fil en aiguille, voici L'adieu du cavalier de Guillaume Apollinaire :
« Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l'ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs
Adieu ! voici le boute-selle
Il disparut dans un tournant
Et mourut là-bas tandis qu'elle
Riait au destin surprenant »