Manger santé sans se rendre malade a trouver quel aliment est le mieux De toute façon il n’y a pas de recette miracle. On a beau d’aller dans toutes les directions .. alors que manger sainement, sans excès, exercices, sommeil, sans drogue et cigarettes donnera de meilleur résultats
Nuage
À trop vouloir manger santé…
Michèle Cossette, nutritionniste.
PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE
MAE DROLET-GIROUX collaboration spéciale
La Presse
Vous bannissez désormais le gluten, vous prenez quelque gélule d’oméga-3 au petit matin, sans oublier d’engloutir un yogourt probiotique tout juste après avoir ingurgité un nectar de baies particulier, question d’être en meilleure santé? Peut-être faites-vous fausse route.
À tout le moins, peut-être devriez-vous remettre en question certaines de vos habitudes alimentaires. Si les effets bénéfiques de quelques composants alimentaires ont été scientifiquement prouvés, les spécialistes demeurent prudents quant aux recommandations de consommation.
«La majorité des gens se sentent en sécurité s’ils prennent des probiotiques ou des antioxydants», observe Michèle Cossette, une nutritionniste qui travaille dans le domaine de la santé depuis une trentaine d’années.
Une manière de se déculpabiliser pour certains, même s’ils fument, ne font pas assez d’exercice physique ou ne mangent pas assez de fruits et légumes, croit-elle.
«C’est bien beau, avoir de jolis meubles dans sa maison, mais si le toit coule et que les fondations ne sont pas solides, il faudrait d’abord songer à revenir aux bases», suggère-t-elle.
Malgré le nouvel intérêt pour les produits sans gluten, l’engouement pour les probiotiques et les antioxydants, Michèle Cossette constate que la majorité des gens qu’elle rencontre boivent sans aucun doute trop de jus, ne consomment pas assez de fruits et légumes et de produits laitiers.
Trop parfaits
À l’inverse, d’autres s’alimentent bien, suivent les recommandations du Guide alimentaire canadien, font de l’exercice et, selon les dernières tendances, ajoutent à leur alimentation des suppléments de toutes sortes et des aliments fonctionnels enrichis de nutriments.
«Ce n’est pas nécessairement bon de tout faire à la perfection non plus. Un tel comportement peut nuire à l’équilibre d’une personne, devenir trop envahissant dans sa vie», prévient Michèle Cossette.
Peut-être serait-il temps, alors, de marquer une pause, avant de se lancer au marché d’alimentation pour acheter le tout dernier produit alimentaire aux présumées vertus miraculeuses.
Sceptique, sans être alarmiste, La Presse s’est questionnée sur les principaux composants alimentaires d’actualité et vous propose une vue d’ensemble qui, espérons-le, vous aidera à mieux vous y retrouver.
ALIMENT FONCTIONNEL
- Semblable en apparence aux aliments conventionnels
- Fait partie de l’alimentation normale
- Procure des bienfaits physiologiques démontrés ou réduit le risque de maladie chronique
PRODUIT NUTRACEUTIQUE
- Fabriqué à partir d’aliments
- Vendu sous forme de pilules, de poudres ou d’autres formes médicinales
- Effet physiologique bénéfique avéré ou assure une protection contre les maladies chroniques
GLUTEN: Gare à l’autodiagnostic!
Devant la prolifération des produits alimentaires sans gluten sur les étalages de nos marchés d’alimentation, peut-être seriez-vous tenté de les adopter et, par conséquent, d’éliminer le gluten de votre régime alimentaire. Or, rien ne démontre que cette protéine soit néfaste pour la santé.
Environ 1% de la population serait intolérante au gluten. Les produits de consommation sans gluten leur sont destinés. Encore faut-il avoir obtenu le bon diagnostic avant de modifier son régime.
«Il y a beaucoup d’autodiagnostics. Si une personne élimine le gluten de son alimentation avant de consulter un médecin, il sera impossible de détecter une intolérance, ce qui retardera le traitement. Un suivi médical est essentiel, car le régime doit être strict et il peut y avoir d’autres diagnostics de maladies associées», soutient Rachel Rouleau, nutritionniste.
Elle met aussi en garde les parents qui, selon elle, doivent éviter d’imposer un régime sans gluten à un enfant sans avoir obtenu, au préalable, un diagnostic médical. Un régime inutile, donc, si l’enfant se voit privé de certains aliments, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur ses habitudes de consommation.