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L’odeur des porcheries fait monter la tension artérielle

Publié le 12 novembre 2012 par Nuage1962

A trop vouloir être productif, on fini par tout détruire et causer des injustices sur l’environnement des gens qui sont les moins riches .. Car jamais il n’y aura de porcheries près des beaux quartiers luxueux …pour ne pas qu’ils soient incommodé par l’odeur .. Raison de plus éviter le porc
Nuage

 

L’odeur des porcheries fait monter la tension artérielle

L’odeur des porcheries fait monter la tension artérielle

DENIS CHARLET/AFP

Les scientifiques ont mesuré le stress produit par les mauvaises odeurs émanant de porcheries industrielles.

Yves Miserey

Une étude américaine montre que l’augmentation des mauvaises odeurs et des concentrations d’hydrogène sulfuré provoque une élévation de la tension artérielle.

Les populations vivant à proximité d’une porcherie industrielle ne subissent pas seulement les mauvaises odeurs de lisier. Elles respirent aussi un air pollué par un cocktail d’ammoniaque, d’hydrogène sulfuré, de poussières et de composés volatils de toute sorte. Des études conduites en Allemagne et aux États-Unis ont montré que les mauvaises odeurs sont ressenties comme une agression et qu’elles affectent le moral. Les personnes ont tendance à se calfeutrer chez elles, elles renoncent à jardiner, à accueillir de la famille ou avoir des contacts avec des voisins. La pollution provoque des irritations des yeux et du nez et de la gorge.

L‘impact des porcheries industrielles n’est donc pas exclusivement environnemental comme les polémiques sur les lisiers, les nitrates et les algues vertes pourraient le laisser croire. Les habitants les plus proches paient aussi un lourd tribut.

Tout comme le bruit, la puanteur peut générer un vrai stress comme s’en plaignent les habitants appartenant le plus souvent aux classes les plus pauvres. Des chercheurs de l’université de Caroline du Nord ont voulu savoir si ce stress était mesurable ou pas. Ils sont bien placés pour avoir conduit cette enquête car, dans cet État de la côte est des États-Unis, les élevages industriels ont poussé comme des champignons entre les années 1980 et 1990. Le nombre d’animaux est passé de 2,5 à 10 millions, soit deux fois plus qu’en Bretagne.

Des pics d’effluves nauséabondes

L’étude a duré deux semaines. Steve Wing et son équipe ont demandé à une centaine d’adultes volontaires non fumeurs de s’asseoir deux fois par jour sur le pas de leur porte et ce pendant dix minutes. Ils avaient alors deux choses à faire: noter le niveau des mauvaises odeurs sur une échelle allant de 0 à 8 et mesurer leur tension artérielle. De leur côté, les chercheurs ont mesuré la qualité de l’air et les concentrations de poussières.

Les résultats sont intéressants. Quand les effluves nauséabondes sont au maximum (8), on constate une augmentation de 2 millimètres de mercure au cours de la tension diastolique (la plus basse) par rapport aux périodes sans odeurs. Quand les concentrations d’hydrogène sulfuré sont de 10 ppb (parties par milliard) la tension systolique (la plus haute) augmente de 3 mm de mercure par rapport aux moments où il n’y en a pas dans l’atmosphère.

«Je suis impressionné par la corrélation entre les deux phénomènes», déclare Steve Wing sur le site d’information de la revue Science .

Même si l’élévation de la tension est faible, elle peut avoir des effets négatifs à long terme, soulignent les auteurs.

Au cours des deux semaines qu’a duré l’étude, 1655 pics d’odeurs de lisier ont été enregistrées dont un peu moins de la moitié ont duré près d’une heure. La région où sont concentrées les porcheries industrielles sont habitées par des populations pauvres, en majorité des Noirs, qui ont un fort taux de mortalité dû à des maladies cardiovasculaires, AVC, hémorragies cérébrales.

 «Elles pourraient être les conséquences d’une injustice environnementale», concluent Steve Wing et son équipe.

L’étude est publiée en ligne par la revue Environmental Health Perspective

http://sante.lefigaro.fr



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