[EL ECO DISPONIBLE QUE ES LA VIDA]
El eco disponible que es la vida
necesita localizar su fuente,
encontrar la vibración original,
el espacio sonoro
anterior al primer movimiento
y la sombra sonora
que proyectó la primera palabra.
A menos que la fuente del sonido
no esté al comienzo del tiempo,
sino al final, al cierre
de esta cruel transparencia.
La vida no sería entonces otra cosa
que una corriente al revés,
un eco ambulatorio
separado o quizás expulsado
hacia atrás de su fuente,
un eco que siempre retrocede.
O más todavía :
un eco sin un sonido como origen,
un eco siempre disponible,
la fatal repeticíon de un sonido inexistente.
[L’ÉCHO DISPONIBLE QU’EST LA VIE]
L’écho disponible qu’est la vie
a besoin de localiser sa source,
de trouver la vibration originelle,
l’espace sonore
antérieur au premier mouvement
et à l’ombre sonore
qui lança le premier mot.
À moins que la source du son
ne soit pas au commencement du temps,
mais à la fin, à la fermeture
de cette cruelle transparence.
Alors la vie ne serait rien d’autre
qu’un courant inversé,
un écho déambulatoire
séparé ou peut-être expulsé
vers l’arrière de sa source,
un écho qui recule toujours.
Ou plus encore :
un écho sans un son pour origine,
un écho toujours disponible,
la fatale répétition d’un son inexistant.
Roberto Juarroz, Dixième poésie verticale (25), Éditions José Corti, Collection Ibériques, 2012, pp. 84-85-86-87. Édition bilingue. Traduction de François-Michel Durazzo.
■ Roberto Juarroz
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