La Clinique de l'Amour (Artus de Penguern, 2012)

Publié le 09 novembre 2012 par Doorama
A la clinique familiale Marshal, John est amoureux de Priscilla, mais c'est finalement son frère Michael qui l'épousera. John décide de s'éloigner quelque temps de la clinique familiale, mais durant son absence, sous la mauvaise influence de Samantha, Michael met la clinique en péril et cherche à la vendre... John reviendra pour tenter de sauver la clinique du naufrage et gagner le coeur de Priscilla...
Il y a 10 ans de cela, Artus de Penguern réalisait une étonnante et rafraîchissante comédie : Grégoire Moulin contre l'humanité. Il revient aujourd'hui avec La Clinique de l'Amour et offre de nouveau au spectateur un concentré d'humour, de fantaisie et d'énergie.
Pour La Clinique de l'Amour, Artus de Penguern utilise les ingrédients des Soaps pour nous concocter un petit bijou de simplicité et d'efficacité comique. Sa recette est fort simple, deux frères, un gentil et un méchant, une femme au centre et une clinique à sauver. Jamais prétentieux, jamais bête, La Clinique de l'Amour déroule son scénario volontairement un peu crétin, et l'utilise comme support pour venir y poser à une avalanche de tendresse et d'humour bien senti. Entre poésie et le burlesque, Artus de Penguern affiche clairement ses sources : Chaplin est son maître ! (un très bel hommage à La Ruée Vers l'Or ponctue son film). Penguern semble construire sa Clinique de l'Amour comme si Chaplin pouvait un jour le visionner, et plutôt que d'imiter son mentor, il préfère lui montrer qu'il à bien compris son héritage et ses leçons... Chaplin n'est plus, c'est donc nous, spectateurs, qui profiteront de cette belle réussite.
La Clinique de l'Amour délivre donc sa très belle énergie positive, son sens de la fantaisie et ses gags délicats qui exploitent avec talent une large gamme d'humours. Penguern réussit à insuffler à son film un rythme soutenu, mais jamais forcé, et trouve le parfait timing pour lâcher ses flèches comiques. Le spectateur se sent si bien dans l'univers simple et reposant de Penguern qu'il en vient même à adhérer à son histoire de Telenovela. On se surprend à aimer la naïveté de ses sentiments, à s'inquiéter pour l'avenir de la clinique familiale, et son "pitoyable" happy-end final digne des pires comédies de boulevard passe formidablement bien, laissant exploser de manière plus évidente l'aspect parodique de La Clinique de l'Amour, que nous avions presque oublié, tellement impliqués sur d'autres enjeux...
Simple fantaisie légère, entièrement vouée au divertissement et au bien-être du spectateur, La Clinique de l'Amour est parfaitement mise en boite. Sa fraîcheur et sa spontanéité affichées empêcheraient presque de se livrer à la critique, tant son mécanisme ronronne et délivre du bonheur au spectateur. Entièrement immergé dans ce "grand n'importe quoi", la qualité cinématographique de La Clinique De L'Amour devient parfaitement secondaire et s'efface sans peine devant son rythme et sa drôlerie. Puissant décontractant psychologique autant qu'antidépresseur, Artus de Penguern signe ici une savoureuse comédie dont la pureté de ses intentions comiques n'a d'égal que sa capacité à vous faire du bien. C'est génial le cinéma quand c'est simple comme ça... ! Et puis nous ne pouvons pas conclure ces lignes sans remercier Artus de Penguern pour nous avoir offert un ours improbable qui n'a rien, mais alors RIEN, à faire dans une telle histoire ! C'est pour ça qu'on l'aime Artus !  

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