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Sasori (Joe Ma, 2008)

Publié le 04 novembre 2012 par Doorama
Sasori (Joe Ma, 2008) Obligée d'assassiner une personne, Nami est envoyée en prison. Elle devra apprendre à survivre dans cet univers violent, et attendra sa sortie de prison pour se venger de ceux qui l'y ont conduit.
Le japon des 70's accouchait de séries B transgressives, populaires, dont certaines sont devenues cultes : Sasori, La Femme Scorpion  était de ces séries et en dépit d'une qualité pas toujours au rendez-vous, la série est restée un repère cinématographique dotée d'atouts certains et largement jouissif. Sasori version 2008 est donc un remake de l'original de Shunia Ito, cette fois réalisé par Joe Ma. L'histoire est similaire, mais cette fois-ci le thème de la vengeance change de camp : après sa vision, c'est le spectateur qui crie "vengeance" !
Ne vous laissez pas tromper par l'origine japonaise de la production de Sasori ! Le résultat sur l'écran est un film 100% hongkongais, qui en récupère les pires stigmates. Petit détail qui a son importance, ce Sasori n'est pas en langue japonaise, mais en cantonais ! Saturé d'éclairages-néons  violet, vert, rose et rouge,  constellé de ralentis inutiles, monté à la va-vite et cadré par chance, ce Sasori semble tout droit sorti des 80's. Son style visuel, qui se veut "chiadé" et se revendique travaillé et élégant, ne pourra décemment tromper personne : en 2008, Sasori est un monument de mauvais goût, sa réalisation aussi exécrable qu'un Dragon From Russia. Laid, dépourvu de punch et de rythme, pauvrement réalisé et (pire que tout !) prétentieux, ce Sasori est une souffrance pour le spectateur que ses chorégraphies aériennes enfoncent davantage qu'elle ne le sauvent. Bien sûr : "les goûts et les couleurs..." nous direz-vous... admettons ! Mais subjectif ou non, le ratage de Sasori n'est pas qu'à l'image...
Comme si son esthétique criarde et son mauvais goût ne suffisaient pas, Joe Ma achève de creuser l'écart avec l'original en vidant le personnage de son venin. La cruauté et le sadisme de la série initiale sont ici substitués par une violence visuelle,  presque timide, uniquement motivée par le spectaculaire, et l'érotisme voyeur des 70's est ici remplacé par auto-censure bien-pensante. Sasori n'est plus qu'un personnage prétexte à amener quelques scènes d'actions (par ailleurs bien peu excitantes), complètement vidée de ses démons, motivations et obsessions. S'il est toujours question de vengeance, l'urgence n'est plus là. Bien que la Sasori 2008 soit une victime, elle est loin, bien loin, de ce monstre fabriqué à coup d'humiliation et de rancoeur, ses actes, son comportement se vident alors de toute hargne et de toute symbolique. Les noires essences de la série originale cèdent la pas à une absence totale de transgression, d'excès et d'originalité : il ne reste de son modèle que le nom et une vague trame.
Sasori 2008 est de ces remakes qui font mal et qui mettent en colère ! Il est de ces remakes bien moins inutiles que ratés, de ces actes que l'on peut qualifier de "haute trahison" ! Mauvais goût, laideur, prétention et pauvreté se disputent la vedette de ce sous produit hongkongais, duquel la rédaction, pourtant habituellement bienveillante avec ce type de projet,  n'a absolument rien pu sauver. On déconseille sa vision pour un autre but que celui purement pédagogique.
Sasori (Joe Ma, 2008)
Voir les chroniques des autres épisodes de la série :
La Femme Scorpion (1972)
Elle S'appelait Scorpion (1972)
La Tannière de la Bête (1973)
Mélodie de la Rancune (1973)
La Nouvelle Femme Scorpion : Prisonnière n° 701 (1976)
La Nouvelle Femme Scorpion : Cachot X (1977)

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