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Le Singe Tueur (The Ape - William Nigh, 1940)

Publié le 30 octobre 2012 par Doorama
Le Singe Tueur (The Ape - William Nigh, 1940) Un docteur, mis au ban de la société, tente de mettre au point un remède à partir du liquide cephallo rachidien d'êtres vivants pour redonner ses jambes à une femme en fauteuil roulant. Un soir, un gorille s'échappe du zoo en tuant son gardien... Les autres victimes du gorille ont-elles un lien avec le mal-aimé docteur Adrien ?
La rédaction avait envie d'un Boris Karloff, alors nous sommes tombés sur ce très court Singe Tueur de 62 minutes. On s'en doutait un petit peu, mais à l'issu de sa découverte, on comprend assez aisément pourquoi ce film n'a pas rencontré la même destinée qu'un  Frankeinstein ou un King Kong...
On vous décrit quand même l'objet : absence quasi totale de rythme, costume de gros singe peu crédible,   plans de "remplissage" en pagaille, scènes inutiles de "remplissage" à foison, dialogues de "remplissage" à la pelle : bref, mis à part un Boris Karloff vraiment impeccable et convaincant en savant fou mais pas méchant, il n'y a vraiment pas grand chose à voir si ce n'est du "remplissage"... On revient un instant sur la VF de Bach Films qui, s'il nous offre la possibilité de voir cette historiette et on l'en remercie, nous offre aussi un doublage calamiteux, mais dont le ton presque parodique des acteurs donne au Singe Tueur un certain humour. Un gardien du zoo qui énerve le grand singe se fait rappeler à l'ordre pas son patron, il lui répond "mais je te rappelle qu'il y a deux ans il a tué mon père !" : ça n'a l'air de rien, mais lorsqu'il est dit sans autre émotion que celle d'un gamin boudeur, disons qu'un certain "décalage" se fait sentir...
Au delà de son aspect bien peu cinématographique, de son absence de rythme, d'émotion, et d'action (ça fait beaucoup nous direz-vous...), Le Singe Tueur parvient quand même à dégager sa petite dose de plaisir. Même si sa forme filmique lui nuit gravement, sa jolie histoire nous maintient cependant curieux jusqu'à son issue, tant on a envie de comprendre le mystérieux comportement de la bêbête. On pourra aussi reconnaître à ce singulier Singe Tueur une agréable tentative d'insuffler dans sa trame (faute de les ressentir vraiment à l'image) des éléments d'émotions qui surprennent pour un film de ce type (comme le docteur mal-aimé et raillé de tous, ou comme son engagement pour sauver cette fille paralysée qui lui rappelle une personne de son passé...). Enfin, et là grande surprise à la rédaction, l'écriture du personnage interprété par Karloff est des plus passionnante puisqu'à des années lumière du manichéisme. Le docteur du Singe Tueur est présenté comme un savant fou au passé inquiétant, mais aussi comme homme bon dans sa nature, dont le calme et les attentions ne sont pas là pour duper le spectateur sur son coté sombre. A la manière de la créature de Frankeinstein, le personnage "déviant" du Singe Fou n'est pas complètement mauvais, loin de là...
Résumons-nous ! Pour les amateurs de vieux films fantastique old school, le Singe Tueur est une rigolote résurgence du passé, avec un très belle prestation de Boris Karloff et non dénuée de tout intérêt, ni de charmes, en dépit de le petitesse de ses qualités techniques. Nanar digne d'intérêt pour le fan hardcore, il est à ranger pas très très loin d'un Plan 9 From Outer Space, et donc à regarder avec la même bienveillance. Pour les autres il est préférable de ne pas s'attarder sur ce film fort justement oublié. On aurait bien mis un 4 avec le coeur, mais on à mis 2 avec la raison.
Le Singe Tueur (The Ape - William Nigh, 1940)

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