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DEUXIEME FAUTEUIL : Le Carosse d'Or (Jean Renoir, 1953)

Publié le 28 octobre 2012 par Doorama

Dans la vraie vie, les Carrosses dansent !

Doorama ouvre ses pages à sa deuxième plume à propos du Carrosse d'Or... Son nom est Pym, petite main cachée de la rédaction, lui aussi à été hypnotisé par la projection de ce Renoir impérial... Alors voici ses morceaux ramenés de la salle de projection... Juste son avis, son éclairage... A mi chemin entre l'expérience et la critique, voici sa chronique du Carrosse d'Or 
DEUXIEME FAUTEUIL : Le Carosse d'Or (Jean Renoir, 1953)
Ainsi donc une comédienne s’essaye aux jeux de l’amour dans un théâtre idéal que propose Renoir, celui de la vraie vie et des vrais gens aux têtes romantiques, graves et éternelles. Or le bonheur ne se trouve que sur la scène !
Aujourd'hui, aux confins de la galaxie, en exil, dans une lointaine colonie peinte dans une ambiance de province dépourvue d’agréments, qu'offrirait un vice-roi à la comédienne, nouvelle venue dont l’originalité et la grâce l’auraient arraché aux amours frivoles et convenus ? De l’or encore sans doute, peut-être une autre voiture au volant d’or ou un tapis volant rutilant d’étoffes précieuses.
La mauvaise fortune s’abattrait comme la foudre. Car le maître des lieux en dotant sa bien-aimée affolerait sa cour de ministres qui le menaceraient de le déchoir. Quelle issue attendrait-on ? Mais pas autre chose que ce qu’on voit chez Renoir ! Dans une exigence authentique de vertu, « un acte de pure charité » dit l’archevêque, la belle rétablit le vice-roi en réattribuant son cadeau à l’église. Sur une autre planète, ce pourrait être au représentant de la religion locale ou à un autre Christ en croix.
Mais s’agirait-il, s’agit-il d’un sacrifice ? Camilla appartient à la comédie, là où le vice-roi, lassé de son dernier caprice, abandonne l’encombrant carrosse, symbole de toutes les convoitises et de la futilité de chacun, pour céder à la tentation de l’amour et de la comédie, avant finalement d’y renoncer, car ce choix est trop dur pour lui et il n’est pas de ce monde ! Chacun retourne à sa place. L’enjeu était de ne pas la perdre, l’enjeu était de la gagner. Affaires d’amour, affaires de pouvoir. Camilla s'accomplira sur les planches à travers les personnages qu'elle incarnera, tandis que ses amants retourneront parmi le public et vivront leur vie à l’ombre de la lumière des acteurs. Cela est mieux ainsi, « Va donc faire ton cinéma chez toi ! » s’emporte le vice-roi à l’adresse de son ancienne maîtresse. L’art de séduire, de conquérir, de conserver, se sublime dans le don de soi et génère une poésie universelle et généreuse. Exquis pouvoir de la catharsis aux racines si pures… Nous voulons tous de ce carrosse ! DEUXIEME FAUTEUIL : Le Carosse d'Or (Jean Renoir, 1953)
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