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Expendables 2 : Unité Spéciale (Simon West, 2012)

Publié le 24 octobre 2012 par Doorama
Expendables 2 : Unité Spéciale (Simon West, 2012)  L'équipe de Barney doit mettre la main sur un boitier secret dans un avion qui s'est crashé. Au cours de la mission, ils sont interceptés, le boitier leur est pris et l'un des leurs est tué froidement. Barney et son équipe n'a alors qu'un seul plan : le traquer, le trouver, le tuer ! Il faudra faire vite car le boitier contient des plans d'accès à une réserve de plutonium...
Expendables 2 Unité Spéciale corrige sensiblement le manque d'action de son prédécesseur et se rapproche un peu plus du gros défouloir espéré. Le revival du muscle 80's se met donc une nouvelle fois en branle, nous perdons Mickey Rourke, mais gagnons Van Damme et Chuck Norris au passage... Simon West, 15 ans après l'amusant mais pauvre Les Ailes de L'enfer, réalise un film "Bim, bam boum, pan t'es mort" qui laisse la rédaction dubitative quant à choisir entre "RAS" ou "rien de neuf" !
L'idée de réunir les stars passées du cinéma d'action 80's avait tout pour séduire les nostalgiques sur le projet du premier Expendables. Mais le résultat était bien mou, peu excitant, peu original et n'avait pas profité de l'évolution du genre action. Coincé entre l'auto-censure de faire du ciné 2010 et la condamnation de refaire du mauvais 80's : Expendables 1 se limitait à une nostalgie référentielle et à l'occasion de voir dans une même image Schwarzy et Stallone (une affiche à laquelle tout le monde rêvait à l'époque mais que les producteurs n'avaient pas su mettre sur pieds : trop cher les mégastars ?). Même problématique pour Expendables 2 : refus de la surenchère visuelle et rythmique du ciné d'action actuel, et hommage respectueux au Spirit of the 80's, condamnent cette suite à un simple divertissement un peu puéril, dans laquelle toute originalité ou nouveauté semble absolument proscrite.
Expendables 2 fournit au moins son lot de bastons et de gunfights à un spectateur amusé (un temps du moins) à l'idée de retrouver des gentils qui passent au travers d'un mur de balles sans être frôlés, et qui lorsqu'ils tirent, ne serait-ce qu'une rafale en l'air, font irrémédiablement mouche en tuant un méchant par balle tirée... Il retrouvera aussi quelques explosions avec des méchants qui "plongent" devant des grosses flammes... L'esprit 80's est bien là, à peine dépoussiéré pour être visible aujourd'hui. Des 80's, on retrouve aussi ses scénarios prétextes où le "qu'importe le crédible" l'emporte sur tout le reste. Expendables 2 l'utilise à son profit pour faire briller ses stars : l'équipe perdue sera régulièrement sauvée "juste comme ça" par un Schwarzy ou un Chuck Norris qui "débarque" de nulle part. La raison d'être d'Expendables 2 est bien sûr de se concentrer sur sa promesse "Action-Papy", ce qu'il fait ! Hélas, comme un hôpital uniquement géré par une logique comptable, il est un film qui carbure uniquement à la logique de la nostalgie, oubliant dans sa démarche de donner du neuf, du fort, du bon à un spectateur qui a pourtant grandi depuis les 80's. L'hommage nostalgique n'est que prétexte à mettre en route une pompe à fric destinée à rapporter un max pour un investissement minimum, quitte à bâcler le tout.
Débutez le film avec une scène d'ouverture à la James Bond (mais avec 6 Bonds au lieu d'un)... Soignez l'entrée de vos personnages (Schwarzy, Van Damme, Norris...)... Ajoutez du sang numérique à chaque impact de balle, histoire d'arguer votre "modernité" par un "on ne voyait pas ça dans les 80's"... Tuez du méchant... Pensez aux références, aux petites phrases et aux petits gags... Quand aux effets spéciaux numériques, il faudra se contenter du minimum, car tout le budget semble avoir été bouffé par les teintures capillaires destinées à masquer les poils blancs des grands pères ! Stallone ressemble à une poupée de cire... Dolph Lundgren porte admirablement bien son surnom de Frankeinstein.... Chuck Norris et Schwarzy à peine sortis de la criogénisation ne dépassent plus les 15 centimètres de détente... Mais bon, on est cependant content de les voir tous, et on reconnaîtra cependant que certains pépés gardent la forme : le combat final Stallone-Van Damme tient la route physiquement (on s'attendait à un sur-montage de plans hyper courts, ce n'est pas le cas). On pourra aussi s'étonner que Jet Li disparaisse purement et simplement, sans aucune explication, passé la première mission ! (si vous avez une piste, une explication, on est preneur !)
Expendables 2 c'est un peu comme un concert des Rolling Stones : les papy sont bien là, ça joue, ça crache, mais la grande époque est finie ! (à la différence que les Stones seraient encore "bons"...). Expendables 2 remplit tout juste le contrat signé avec le spectateur, et comme un forfait mobile low-cost rogne sur le service-client, rogne lui aussi sur la qualité et l'innovation. Ce blockbuster n'est que ce qu'il est, c'est sa nature, nous le savions... Mais comment ne pas regretter que ce" divertissement à tout prix" soit si peu débridé... Comment ne pas regretter que le respect du cahier des charges du parfait petit blockbuster l'emporte sur toute notion de qualité ! Hermétique à toute audace, Expendables 2 est absolument parfait pour vendre du "temps de cerveau disponible" le dimanche soir sur certaines chaînes... Supportable, amusant, mais décevant et paresseux.
Expendables 2 : Unité Spéciale (Simon West, 2012)

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