Un beau jour tu te réveilles et tu constates que ça y est, tu viens de passer 6 ans en Inde. Ça te fait marrer. Six ans, c’est à peu près l’espérance de vie d’un lévrier irlandais – déformation professionnelle, je suis excusée !
Six ans… Mais comment c’est possible ??
Pincez-moi je rêve…
Un ami indien m’a demandé récemment pourquoi je restais en Inde. Question pertinente, sinon bonne… Et bien voilà ce qui m’est venu : « Tu as déjà passé six ans dans un pays étranger ? Non ? Et bien ça devient ton chez-toi… » Ca résume bien je trouve.
Pas question d’être « amoureuse de l’Inde », ou d’être accro au mode de vie i.e. avoir du personnel pour tout (vu que je n’ai pas vraiment opté pour ça). C’est plus simple que ça, trouver un équilibre tout simplement.
Je repense à cette réponse chaque fois que je clique sur l’option « Ramène-moi à la maison » sur mon GPS…
A la question suivante « Et combien de temps tu comptes rester? » je n'ai pas de réponse, et je n'en cherche pas. Carpe diem.
Quelques jours plus tard je rencontrai un Finlandais qui était arrivé quelques semaines plus tôt. Il était content, il éprouvait un sentiment « d’appartenance ». J’ai un peu réagi, parce que je ne crois pas qu’un étranger sera jamais perçu comme faisant partie de ce pays. Il me semble qu’on peut se sentir chez soi quelque part sans pour autant y appartenir. Au bout d’un moment on n’appartient à nulle part au fond… Et en Inde, les étrangers ne se fondent jamais vraiment dans le paysage…
Ce qu’il voulait certainement dire, c’est qu’il se sentait à l’aise, moins largué qu’un touriste…
Voilà, six ans… Deux à Pune, trois à Mumbai, un à Delhi. Mais l’heure n’est pas encore au bilan de cette année de ouf… Bientôt… Je suis simplement contente d’être encore en vie, saine d’esprit et nerveusement à peu près stable !