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Ceux qui se font écho

Publié le 17 novembre 2012 par Jlk

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Celui qui finit les phrases de son compère / Celle qui rit comme on l'attend d'une femme de bien aux chevilles joliment tournées / Ceux qui disent non au coquillage après avoir bien médité et même un peu lévité / Celui qui découvre les collines du Yorkshire / Celle qui emmène son yorshire Pussy au restau Nonnas du coin de la rue où elle lève des gigolos possiblement amateurs de chair boucanée / Ceux qui remontent le fleuve de leurs souvenirs / Celui qui pour Five Pounds acquiert une veste d'intérieur de laine de cabri pour écrire des poèmes à la Beardsley / Celle qui préfère les hygiénistes dentaires de l'arrière-pays marocain / Ceux qui se racontent leurs mères / Celui qui t'explique le procédé de sérigraphie appliqué par Andy Warhol pour ses autoportraits flashy / Celle qui prépare un plat de Haddock dont celui qu'on appelle Captain Sensible se régale / Ceux qui au fil de ce qu'ils se racontent par les rues de Sheffield se retrouvent à la Maremme toscane puis au Bas-Congo puis à la Collection Philips de Washington puis sur un banc de Bardonecchia puis un autre de Scajano puis au Bue Note puis à Bayreuth puis dans le Marais puis sur la piazza Navona où ils se paient un tiramisu et un thé vert /Celui qui a passé par Turner avant de recevoir son premier pinceau chinois d'une jeune fille bien sous tous rapports /Ceux qui se rappellent le jeune bibliothécaire d'Orléans qui avait fait passer le nombre des lecteurs de 500 à 5000 non sans ramener les loubards du coin à de meilleurs sentiments envers les Humanités Classiques / Celui qui déclare avec emphase que ne pas voir l'automne à Sheffield revient à n'avoir jamais vu l'automne ni jamais vu Sheffield / Celle qui a visité l'Angleterre par les romans d'Elizabeth George / Ceux qui se promettent d'aller voir les aquarelles de Turner à la Tate Gallery mais une autre fois pour qu'il y ait au moins une autre fois / Celui qui cite volontiers Lucrèce dans le texte ou Jean-François Lyotard pour en imposer aux pédantes condescendantes que la couleur de sa peau effarouche quelque peu / Celle qui pouffait à la veillée africaine en assistant aux facéties de son lascar voyou boute-en-train au coeur tendre et à la tête dure / Ceux qui savent qu'il y a quelque part un village saint et qu en tirent une énergie de titans paisibles, etc.  

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Rubato, Acryl et technique mixte sur papier, de Bona Mangangu.

Le Jardin botanique de Sheffield.


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