Une taxe sur les jeux d'argent en ligne?

Publié le 18 novembre 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
"La future Union bancaire contribuera-t-elle à lutter contre le blanchiment d'argent?", a demandé Salvatore Iacolino (PPE, IT), le député responsable des propositions finales de la commission parlementaire sur la criminalité organisée.
"Les banques devraient agir comme elles l'ont toujours fait: financer les activités et ne pas contribuer à soutenir le blanchiment d'argent et les jeux d'argent et de hasard", a déclaré Antonio Maria Costa, ancien sous-secrétaire général des Nations unies. Il a ajouté: "Les banques cherchent des liquidités après la crise financière. Désormais, il faut se concentrer sur la manière de mettre un terme au contrôle financier de la mafia sur les banques".

Inquiets face à l'influence financière de la mafia, plusieurs députés, et notamment Mario Borghezio (EFD, IT), ont soulevé la question de la lutte contre les paradis fiscaux. Bill Newton-Dunn (ADLE, UK) a déclaré que les pays de l'UE devraient appliquer les mêmes normes en termes de contrôle des clients des banques.
"Les banques devraient connaître les clients à haut risque et suivre leurs activités par le biais d'une base de données européenne unique pour toutes les banques des États membres", a commenté René Wack, président de l'EBIC (European Banking Industry Committee). "Nous devrions créer une cellule européenne de renseignement financier", a proposé Jean-Claude Delepiere, président de la cellule de renseignement financier belge.
Il faut veiller à contrebalancer toute tentative de suivre les mouvements financiers par un "respect total des données personnelles", a averti Tania Fajon (S&D, SL), réagissant aux propositions des experts.

"Les jeux d'argent et de hasard constituent un outil parfait pour le blanchiment d'argent, car il est compliqué de suivre ces flux financiers. Le principal problème est que, généralement, les jeux d'argent et de hasard en ligne ne sont pas taxés, et il s'agit donc d'une ressource peu onéreuse pour la criminalité organisée: la première mesure à prendre est de soumettre ces flux financiers à une taxe", a déclaré Ingo Fiedler, professeur à l'université de Hambourg.


* La commission spéciale sur la criminalité organisée, la corruption et le blanchiment de capitaux a été créée en vue d'évaluer l'impact des activités de type mafieux sur l'économie et la société européennes et en vue de proposer des lois ainsi que d'autres mesures dans le but de permettre à l'UE de répondre à ces menaces aux niveaux international, européen et national.