Le bleu
jusqu’à l’infini de l’imagination
teinté de violine
quelques stratus
le blanc
pur
deux courants qui se rejoignent
rencontre
les formes se mêlent
dansent un instant
se séparent
au sol
à peine un souffle de vent
juste une caresse
non loin de moi
sur un banc
un couple s’embrasse
elle est blanche
il est noir
elle est fine et blonde
il est doux et rond
ils s’aiment
simplement
soudain elle prend la pose
il se lève
la prend en photo
ils jouent
deux enfants heureux !
les nuages
un instant
masquent le soleil
mais pas la joie
mais pas l’espoir
là-haut
peut-être
un orage se prépare
en bas c’est la paix
la communion
le sol est dur
je change de position
des creux
des bosses
vu de loin
tout semble plane
l’herbe masque si bien
les irrégularités de la terre
comme un sourire masque la peine
une pomme de pin
quitte la branche
je la ramasse
j’aime son parfum de résine
mes doigts collent
ils sont bons ces moments
de découverte mêlés de réminiscences
enfantines
je ferme un instant les yeux
pour mieux les savourer
quand je les rouvre
le couple est parti
le soleil s’est caché
je m’aperçois que les feuilles des marronniers
jonchent le sol
l’automne aspire la vie
soudain
j’ai envie d’arrêter le temps
de crier :
« fin ! »
« plus de ronde »
« plus de mouvement »
« arrêtez tout ! »
un trait de soleil
glisse
sous un nuage
il rie
il joue
il attendrit le vert
en direction du jaune
les fleurs du trèfle
m’indiquent la direction
du printemps
mais
il y a trop de nostalgie
cela n’est qu’illusion
je m’égare
de certitude en doute
tellement ignorante.
C’est déjà le soir
murmure la lumière
à mon esprit troublé
je soupire et je rentre.
©Adamante