Dictionnaire Superflu (3)

Publié le 02 avril 2008 par Voilacestdit

S

SCOPING

Fait quelquefois l'objet d'ιtonnants (dιtonnants) scoops .

SENS FOU

Assertion dιfinitive et non discutable assιnιe par le boss.

SILENCE

Il fallait ΰ un moment que je me taise, parce que ΰ chaque fois que je disais quelque chose, c'ιtait pour dire une connerie (Richard Virenque).

SLIDE

Quand je la monte, elle glisse; quand je la descends, elle tombe...! (Un manager HP).

SOUFFRANCE

No pain, no gain.

SORBONNE (Docteurs en)

Extrait d'une Chronique : Passθrent dans le camp des docteurs en Sorbonne qui exposθrent devant quelques barons et officiers bien choisis, pour la circonstance convoquιs, thιorie fort simple de bonmanθgement [confιrence sur le management de la complexitι] : pourquoi, enseignθrent-ils, faire simple quand on peut faire complexe ? Et d'esbaudir le noble auditoire par force dιmonstrations et argumentations bien sorbonnιes. Point ne fallait retenir les idιes simplistes : A est A. Mais : si A est A, ce n'est pas que A soit A, mais A est presque A, cas particulier prθs de l'ιquilibre (ΰ ce moment un auditeur s'effondra), dans un systθme turbulent (l'auditeur malhabile se releva), dont barons et officiers ci-devant rιunis connaissaient bien la nature inachevιe (comme la symphonie) et complexe, du moins perηue comme telle, quand elle n'ιtait que compliquιe, 'le systθme en produisant son produit s'auto-produisant indιpendamment du produit fabriquι', comme il est bien connu... Lors convenait de savoir manιger le compliquι, et le dιsordre dans l'ordre, ιtant entendu que l'armιe, dont ΰ laquelle appartenaient les ci-devant barons et officiers, relevait certes plus de la complication que de la complexitι, 'attendu que le cadavre ne se relθve pas, et le vivant si', ce qui fait toute la diffιrence. Lors les barons et officiers opinθrent, rκvant de coiffer le bonnet de Sorbonneet conduire les troupes par science et entendement, en distinguant et conjecturant, plutτt qu'en dysfonctionnant et excluant...

STATISTIQUES

Les statistiquessontau manager ce que le lampadaire est ΰ l'ivrogne : il le soutient plus qu'il ne l'ιclaire.

STRATEGIE (Leηon de)

Extrait d'une Chronique : Lors le Roi rιunit en son grand Conseil ses gιnιraux, officiers, conseillers de ban et d'arriθre-ban, de tout clan et bataclan, et leur tint ce discours : comme quoi convenait de bβtir l'art de la guerre sur principes simples et bien ιtablis, lesquels tenaient en quelques propositions biensonnιes. La premiθre ιtait qu'oncques ne devait pourvoir poste dans les armιes n'ιtait par scopinage, duquel scopinage ferait tenir le Roi un registre agrιmentι. Cette premiθre proposition ιtait dite H, du nom de la plante 'ache', laquelle est ombellifθre, ce qui signifie en latin, argumentait le Roi,'qui porte ΰ la guerre'. La deuxiθme proposition ιtait baptisιe par le Roi M, comme 'manθge', pour dire foi qu'avait le Roi dans ses officiers qu'il appelait 'manageurs'. La derniθre proposition ιtait dite aussi M, comme 'motivus' en latin, soulignait le Roi, qui parut fort savant en l'occasion, ayant ιtι versι dans l'art de l'analyse de motivusdu temps oω il parcourait l'Europe d'orient en occident et d'occident en orient... Et conclut le Roi cette belle harangue en rιsumant sa thιorie : HMM[Management Motivationnel des Hommes, ΰ l'envers],adjurant ses seigneurs ΰ la mettre bien vite en exercitation...

STRATEGIE

Dis-moi Papa :C'est quand qu'on va oω ? (Renaud)

STRESS

Maladie de l'homme pressι.

T

TEMPS

Qu'est-ce que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais, si on me le demande, je ne le sais plus (...) Je sais que si rien ne passait il n'y aurait pas de temps passι (St Augustin).

A rapprocher de : Le temps, c'est ce qui passe quand rien ne se passe (Richard Feynmann, Prix Nobel de Physique).

THEORIEETPRATIQUE

La thιorie, c'est quand on sait tout mais que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne, mais que personne ne sait pourquoi. Ici, la thιorie et la pratique sont rιunies : rien ne fonctionne, et personne ne sait pourquoi (Relevι sur un tableau en classe prιpa, Lycιe du Parc ΰ Lyon).

TONDUS

Voir 'Pelιs'.

TORCHECUL (royal)

Extrait d'une Chronique : Le Roi en son ιveil fut fort content en son aisance, ayant par longue et curieuse expιrience inventι moyen de se torcher le cul, le plus royal, le plus excellent, le plus expιdient qui jamais fut vu. D'abord essaya tous rouleaux agrιmentιs, papyrus, parchemins, papiers de lin, papiers de coton, papiers de soie, papiers de chiffons, mais trop fragiles ιtaient en leur complexion, tout comme papiers mβchιs, papiers mouillιs, papiers gιlatinιs et papiers transparents. Trop rudes ιtaient et escorchaient le derriθre papiers de verre, papiers ιmeris, slides ou autres papiers rιglιs. Ne convenaient papiers volants, papiers collants, post it, non plus que papiers glacιs, moirιs, vergιs,rayιs ou quadrillιs, ni papier dorι sur tranche, carrι‚ grand raisin, grand aigle, ιcu, et pas mκme papier d'Armιnie [subtile allusion aux origines du ci-devant Roi] ! Mais lors le Roi, poursuivant torcheculatives expιrimentations, enfin jubila : 'Par la mθre De, s'ιcria-t-il, voila bien de quoi me torcher en plaisant torchecul ! A tant chier me fait, ΰ tant mon fondement contentera !' Et jouxtant le geste ΰ la parole, en grande aisance et jouissance, d'avinesques arabesques se torcha.

TUTOIEMENT

Dans le Paris de la Rιvolution, une pancarte ΰ la porte d'un concierge : 'Ici on s'honore du titre de citoyen et on se tutoie. Ferme la porte, s'il vous plaξt'.

U

URGENCE

Il n' y a pas d'urgence, il n' y a que des gens pressιs.

V

VIE

La vie est trop courte et Proust trop long (Anatole France). La preuve : voir Annexe 1.

Annexe 1

A LA RECHERCHE DU MANAGEMENT PERDU

Extrait

... Il y avait dιja bien des annιes que, du management, tout ce qui n'ιtait pas le thιβtre de mes agissements,n'existait plus pour moi,quand, un jour,mon boss me proposa de me faire prendre, contre l'habitude, une dιcision.Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Il envoya chercher une de ces distributions difformes et non gaussiennes appelιes ranking, qui semblent avoir ιtι moulιes dans la valve rainurιe d'une coquille vide, et me demanda de la normer.Et bientτt, machinalement, accablι par la morne journιe et la perspective d'un triste lendemain, j'examinais cette distribution anormιe. Mais ΰ l'instant mκme mon esprit fut excitι, je tressaillis, attentif ΰ ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir dιlicieux m'avait envahi, isolι, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitτt rendu les vicissitudes du management indiffιrentes, ses dιsastres inoffensifs, sa lιgθretι illusoire, de la mκme faηon qu'opθre l'amour, en me remplissant d'une essence prιcieuse : ou plutτt cette essence n'ιtait pas en moi, elle ιtait moi. J'avais cessι de me sentir mιdiocre, contingent, mortel. D'oω avait pu me venir cette puissante joie ? Je pensais qu'elle ιtait liιe au goϋt de la dιcision, mais qu'elle le dιpassait infiniment, ne devait pas κtre de mκme nature. D'oω venait-elle, que signifiait-elle ? Oω l'apprιhender ? J'ordonne un second exercice oω je ne trouve rien de plus que dans le premier,un troisiθme qui m'apporte un peu moins que le second. Il est temps que je m'arrκte, la vertu de la dιcision semble diminuer. Il est clair que la vιritι que je cherche n'est pas en elle,mais en moi. Elle l'y a ιveillιe, mais ne la connaξt pas, et ne peut que rιpιter indιfiniment, avec de moins en moins de force, ce mκme tιmoignage que je ne sais pas interprιter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, ΰ ma disposition, tout-ΰ-l'heure, pour un ιclaircissement dιcisif. Je fais une pause et me tourne vers mon esprit. C'est ΰ lui de trouver la vιritι. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dιpassι par lui-mκme ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur oω il doit chercher et oω tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? Pas seulement : crιer. Il est en face de quelquechose qui n'est pas encore et que seul il peut rιaliser, puis faire entrer dans sa lumiθre.

Et je recommence ΰ me demander quel pouvait κtre cet ιtat inconnu, qui n'apportait aucune preuve logique, mais l'ιvidence, de sa fιlicitι, de sa rιalitι devant laquelle les autres s'ιvanouissaient. Je veux essayer de la faire rιapparaξtre. Je rιtrograde par la pensιe au moment oω je pris la premiθre dιcision. Je retrouve le mκme ιtat, sans une clartι nouvelle. Je demande ΰ mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour que rien ne brise l'ιlan dont il va tβcher de la ressaisir, j'ιcarte tout obstacle, toute idιe ιtrangθre, j'abrite mon oreille et mon attention contre les bruits de couloir voisins. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans rιussir, je le force au contraire ΰ prendre cette distraction que je lui refusais, ΰ penser ΰ autre chose, ΰ se refaire avant une tentative suprκme.

Puis une deuxiθme fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore rιcente de cette premiθre dιcision et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se dιplace, voudrait s'ιlever, quelque chose qu'on aurait dιsancrι, ΰ une grande profondeur ; j'ιprouve la rιsistance et j'entends la rumeur des distances traversιes.

Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit κtre l'image, le souvenir visuel, qui, liι ΰ cette saveur de la dιcision prise, tente de la suivre jusqu'ΰ moi. Mais il se dιbat trop loin, trop confusιment ; ΰ peine si je perηois le reflet neutre oω se confond l'insaisissable tourbillon des classementsremuιs ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprθte possible, de me traduire le tιmoignage de sa contemporaine, de son insιparable compagne, la saveur de la dιcision, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particuliθre, de quelle ιpoque du passι il s'agit.

Arrivera-t-il jusqu'ΰ la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, ιmouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrκtι, redescendu peut-κtre ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix foisil me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lβchetι qui nous dιtourne de toute tβche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillι de laisser cela, de dιcider en pensant simplement ΰ mes ennuis d'aujourd'hui, ΰ mes dιsirs de demain qui se laissentremβcher sans peine.

Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goϋt, c'ιtait celui de ces dιcisions que dans le temps ancien le management prenait. La vue de la distribution ne m'avait rien rappelι avant que j'y eusse touchι ; peut-κtre parce que, en ayant souvent aperηu depuis, sans se gausser, leur image avait quittι ces jours anciens pour se lier ΰ d'autres plus rιcents ; peut-κtre parce que, de ces souvenirs abandonnιs si longtemps hors de la mιmoire, rien ne survivait, tout s'ιtait dιsagrιgι ; les formes - et celle aussi de la coquille vide, si peu sensuelle sous son plissage sιvθre - s'ιtaient abolies, ou, ensommeillιes, avaient perdu la force d'expansion qui leur eut permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passι ancien rien ne subsiste, aprθs la destruction des choses, seuls, plus frκles mais plus vivaces, plus immatιriels, plus fidθles, le goϋt et la saveur restent encore longtemps, comme des βmes, ΰ se rappeler, ΰ attendre, ΰ espιrer, sur la ruine de tout le reste, ΰ porter sans flιchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'ιdifice immense du souvenir.

Et dθs que j'eus reconnu ce goϋt (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre ΰ bien plus tard de dιcouvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitτt tout du management me revint... Et, comme dans ce jeu oω les Japonais s'amusent ΰ tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier jusque-lΰ indistincts qui, ΰ peine y sont-ils plongιs, s'ιtirent, se contournent, se colorent, se diffιrencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de mκme maintenant tous les aspects de la vie de ces temps, tous les us, toutes les coutumes et le savoir-vivre, tout cela qui prend forme et soliditι, est sorti d'un coup ...

Annexe 2

QCMPOUR RH

Ton style de travail …

·   Cool, planquι B4N1XX, touchι… coulι

·   Le mκme que dans 3 ans

·   C'est ηa le problθme ? Voila une solution !

Pour toi, un client c'est…

·   Tu ne sais pas vraiment, ce n'est pas grave, tu n'en rencontresjamais

·   Quelqu'un qui dιrange

·   Quelqu'un avec qui ton ιquipe va rιussir sesprojets

Valoriser et dιvelopper des compιtences managιriales…

·   Pourquoi, ηa existe ?

·   Vous κtes sϋr de vouloir dιvelopper certains ?

·   Un objectif majeur pour les 18 mois

Rιnover nos pratiques pour recruter pro-activement des "hot talents"…

·   Hot toi de lΰ…

·   A ras les"ras-les-pβ-que-ret-tes"

·   Un point important pour les 18 mois

Vitesse, risque, "ability" au changement doivent devenir notre culture…

·   Puisque le chef le dit

·   Sur la vitesse, il serait grand temps qu'on dιmarre

·   Pas dans 18 mois, tout de suite

L'owner…

·   Pourvu que ce soit le voisin

·   "L'owner, c'est comme les allumettes, ηa ne sert qu'une fois"(pseudo citation de Pagnol)

·   Je prends c'est de ma responsabilitι : ΰ moi de rιpondre !

La nostalgie…

·   N'est plus ce qu'elle ιtait

·   Le dιsir d'on ne sait quoi qu'on pense avoir ιtι

·   Tentative pour conjuguer le futur sans le verbe aller