Magazine Journal intime

La fois où mon Silk-épil a attaqué Saucisse

Publié le 02 avril 2008 par Boo
Avertissement : Je ne peux malheureusement garantir qu'aucun animal n'a été blessé lors de cette anecdote... Si vous êtes Brigitte Bardot, vous feriez peut-être mieux d'aller vous faire cuire des coquillettes... Silk-épil attaqueur

D’un côté, vous avez :
Boo, une fille très moyennement motivée à l’idée de s’épiler les gambettes, mais une fille du sud, qui a bien l’intention de profiter du soleil pour dénuder lesdites gambettes, et tant qu’à faire, sans qu’on l’appelle Chewbacca. Cette fille-là, de base, elle n’est pas très douée de ses dix doigts dès qu’il s’agit de faire un truc de fille. Elle se maquille : on la croirait partie pour une mission commando avec camouflage façon raton-laveur. Elle enfile des collants : ils se transforment en résille avant d’avoir atteint le haut des genoux. Elle décide de se faire un  chignon : il prend immédiatement des allures de chou-fleur atomique. Etc, etc. Cette fille donc, elle le sait, lorsqu’elle s’épile les gambettes, ça lui prend au bas mot trois quart d’heure. Le temps de regarder deux épisodes d’Urgences. C’est donc devenu une habitude chez moi (puisque oui, la fille pas douée, c'est moi) : lorsque je m'épile les pattes, je trompe ma douleur et mon ennui en somatisant devant une appendicectomie particulièrement crasseuse et autres interventions ragoutantes pratiquées au Cook County.

De l’autre côté, vous avez : Une Saucisse, vilaine chatoune rousse, névropathe et capricieuse, qui supporte assez mal que le monde ne tourne pas autour d’elle. Ouvrez un livre : vous avez 5 minutes pour lire, ensuite il faudra demander à Superman de vous prêter un oeil pour tenter de voir à travers 4kg de poils et de gras (non, cherchez pas, y’a pas de muscles). Vous faites un câlin sur le canapé avec votre chéri : oh mais qui voilà, tout à coup, entre son visage et le votre, empêchant clairement le contact entre ses deux sujets ? Et donc, vous vous épilez : plop, vous voilà tout d’un coup avec beaucoup plus de poils qu’avant, mais on dirait bien qu’ils ne sont pas à vous, ces poils roux sur vos genoux !

Ce qui nous donne : Boo, ses dix doigts, son épilateur, sa dextérité légendaire, sa motivation infaillible, en culotte sur le canapé, un casque sur les oreilles, un œil sur sa gambette, l’autre sur son écran. Et Saucisse, fidèle à elle-même, indétrônable, décomplexée, superbement indifférente au ronronnement asthmatique de l'épilateur, installée sans aucune gêne sur mes genoux nus et velus.
Vous le voyez venir là un peu non ?
Ben oui, forcément…
Arriva donc ce qu’il devait arriver : j’épile, j’épile, je zieute le docteur Carter, j’ai fini un mollet, je pense beaucoup de bien des pompiers de Chicago, j’attaque le tibia, je me demande pourquoi on fait toujours un "gaz du sang / chimi / iono et 30cc de morphine", j’amorce le genoux, et là… C’est le drame… Il y avait un chat sur ma trajectoire. Pas fait gaffe. Zzrrr le chat, chopé dans la foulée.

Et on se rend peut-être pas bien compte, là comme ça, mais épiler un chat pose plusieurs problèmes assez conséquents : D'abord, le chat étant beaucoup plus poilu que la fille lambda a laquelle est destiné cette merveilleuse invention qu'est l'épilateur électrique, la petite tête arracheuse en perd son latin, son énergie et même ses dents rotatives. Coincée qu’elle est dans la fourrure rousse. Ensuite, et surtout, le chat en question n’étant pas atteint d’analgésie congénitale (hey ça sert pas à rien de regarder Urgences hein ?), il a très bien senti le truc. Et que même, il a eu très mal ! Or, Saucisse, quand elle a mal, elle est un peu comme X-Or quand il rencontre des extra-terrestres envahisseurs, il lui suffit de 5 centièmes de secondes pour revêtir son scaphandre de combat... Mais revoyons la scène au ralenti... : La tête arracheuse se ballade, rencontre Saucisse, attaque Saucisse, se crispe, s’enraye. Saucisse a mal, se crispe à son tour, sort ses griffes, se raidit, prend son élan et s’élance, déchiquetant au passage les genoux nus sur lesquels elle ronronnait quelques secondes auparavant. Mais ! La tête du Silk-Epil est toujours emmêlée dans ses poils, et Saucisse s’effondre donc à 50cm de là, attachée tel un chien en laisse au câble d’alimentation de l’engin. Elle tire de plus belle, arrache la prise et, l’appareil toujours vissé dans les poils, part se refaire une santé cardiaque sous le lit.
Et moi je reste dans mon canapé, une jambe à moitié épilée, les genoux en sang, et j’ai rien compris, parce que ça c'est passé en 5 centièmes de secondes. Et non je ne suis pas hilare, parce que, comme Saucisse, je ne suis pas frappée d’analgésie, et je l’ai bien sentie passer là, son armure de combat.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Sauf que, vous penserez peut-être que c’est de l’entêtement, mais j’aimerais bien le récupérer, maintenant, mon épilateur à moitié mort. Mais il est sous le lit. Avec Saucisse. Qui est furieuse. Qui crache, feule et lèche désespérément l’appareil parasite en espérant... le cautériser ? Il m'a fallu attendre 3h, et demander l’assistance d’une autre paire de bras, avant de déloger et immobiliser le tigre blessé. Il a fallu une paire de ciseaux et des doigts courageux pour séparer la machine de l’animal. Et une fois pratiquée l'ablation, il a fallu beaucoup de patience pour ôter un à un, à la pince à épiler, les poils de Saucisse de la tête de l’appareil. Oui oui, j’ai du épiler mon épilateur électrique. C’est pas donné à beaucoup de gens ça hein ?
Après ça, bizarrement, Saucisse n’est plus jamais venue squatter mes genoux pendant que je m’épilais. D'ailleurs, j'ai découvert récemment que pour la déloger de mon panier à chaussettes, il me suffisait de brancher mon épilateur à proximité de l'armoire. Effet garanti, déchatisation immédiate. Côté matos, mon Silk-épil me recrache encore parfois quelques poils rouquins, dans un râle de toux qui ne présage rien de bon pour le futur.
Mais malgré tout ça, je reste positive. Je me dis : ça aurait pu être pire... J’aurais pu choisir de m’épiler à la cire.



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