Islem Salmi: Qui êtes-vous? Quel est votre parcours?
Eric Bonnargent: Je suis professeur de philosophie, mais la littérature est ma passion. J’ai lancé un premier blog littéraire en 2007 puis l’Anagnoste (en collaboration avec deux écrivains, Marc Villemain et Romain Verger) en 2011. Je suis devenu entre-temps chroniqueur au Magazine des livres puis au Matricule des Anges. En avril 2011, mon premier livre, "Atopia, petit observatoire de littérature décalée" (voir ci-dessous), est sorti aux éditions du Vampire actif.
IS: D’où est venue l’idée de "l’Anagnoste"? Une histoire d’amitié… Qui en est l’instigateur?
EB: Ce blog est né de ma rencontre avec Marc Villemain. Nous avons publié un entretien sur la littérature dans le Magazine des livres suite auquel nous nous sommes liés d’amitié. Nous avons eu l’idée de proposer un blog commun car, bien que nos points de vue diffèrent, nous considérons qu’ils se complètent. Marc Villemain a une approche plus "littéraire" des textes, au sens où il prête avant tout attention à la qualité de la langue, alors que mon approche est plus analytique, plus conceptuelle.
IS: Depuis combien de temps cela existe?
EB: "L’Anagnoste" a été lancé en janvier 2011. Depuis le mois d’octobre, nous avons été rejoint par Romain Verger, un écrivain pour lequel nous avions tous les deux une grande admiration. En janvier, nous aurons une nouvelle plume, féminine, cette fois.
IS: Pourquoi avoir intitulé votre blog "l’Anagnoste"? Par définition c’est un esclave qui faisait la lecture à l’aristocrate pendant le repas, non?
EB: Justement… Même si nous sommes très exigeants, nous restons modestes: le critique littéraire n’est qu’un passeur et il se met au service des textes pour tenter de les faire aimer.
IS: Vous adressez-vous à une catégorie de lecteurs en particulier?
EB: Nous ne visons pas une catégorie particulière, mais nos lecteurs sont forcément des gens passionnés. Nos critiques ne consistent pas à résumer un texte et à dire "j’ai aimé" ou "je n’ai pas aimé", elles cherchent à l’analyser, à le décortiquer.
IS: Quel est votre meilleur souvenir? Le pire? S’il y en a un…
EB: De pires, il n’y en a pas vraiment, mais les meilleurs souvenirs restent les échanges avec des écrivains que j’admire, comme Brian Evenson, Horacio Castellanos Moya ou Enrique Vila-Matas. Certains écrivains sont devenus des amis, comme Romain Verger.
IS: Avez-vous déjà été contacté par des écrivains qui souhaitaient que vous écriviez sur leurs œuvres?
EB: Oui, bien sûr. Nous sommes très souvent contactés par les éditeurs ou les auteurs eux-mêmes. Certains, d’abord très gentils, deviennent rapidement désagréables, voire grossiers lorsque nous leur disons ne pas avoir apprécié leurs textes…
Pour plus d'informations sur "l'Anagnoste": http://anagnoste.blogspot.fr/