Les chats tout comme les être humains ont des maladies qui affecte le système immunitaire .. certaines préventions est souhaitable comme les vaccins et la stérilisation des chats …
Nuage
Leucémie et sida: de dangereux rétrovirus pour le chat
PHOTO D’ARCHIVES
STÉPHANIE VALLET
La Presse
De trois à quatre millions de chats en Amérique du Nord (soit entre 2 à 3% de la population féline), seraient atteints par la leucémie ou le sida. Il s’agit de deux rétrovirus très graves pour le chat qui perturbent et anéantissent son système immunitaire, permettant à d’autres infections et même à des cancers de l’affecter.
Votre chat peut en être porteur durant des années sans que ces virus soient détectables, et ne jamais présenter de symptômes ou de signes.
«Ce sont deux maladies très courantes. Il existe un vaccin très efficace pour la leucémie qui se donne à 8 et 12 semaines et qui est répété annuellement. Le vaccin pour le sida va, quant à lui, être conseillé pour des chats qui vont dans des refuges où la concentration de chats est plus grande», explique Jean-Marie Bergeron, vétérinaire à domicile.
Transmissible entre chats seulement
Découvert en 1986, le virus de l’immunodéficience féline (FIV) est génétiquement, morphologiquement, fonctionnellement et pathologiquement similaire au HIV, mais ne se transmet que par la salive entre félins, et pas à l’humain. Il est le plus souvent transmis lors des combats entre chats, donc plus susceptible de se répandre chez les chats vivant à l’extérieur.
«Le FIV se transmet par les ennemis. Les chats errants se battent pour garder leur territoire ou leur proie. Ils ont des maladies parodontales fréquentes, surtout s’ils ont le sida. Le virus, qui circule dans le sang, se transmet lors d’une morsure, puisque le chat porteur subit un trauma aux gencives et saigne», précise le Dr Bergeron.
Le virus de la leucose féline se transmet quant à lui par le toilettage mutuel entre félins, le partage de la nourriture et des bols d’eau. C’est donc une maladie plus fréquente dans les ménages multichats.
«La leucose se transmet par les amis. Des personnes au grand coeur mettent de la nourriture sur leur balcon pour les chats errants. Le virus se transmet par la salive, le sang et le lait maternel. Par exemple, les chats déposent le virus par la salive sur le bord de la gamelle et si un chat non vacciné y mange dans les minutes qui suivent, il peut entrer en contact avec le virus de la leucémie», explique Jean-Marie Bergeron.
Il existe un test combiné pour détecter ces deux rétrovirus qu’il est recommandé de faire subir aux chatons dès l’âge de six mois. Le sida félin et la leucémie sont des maladies terminales au taux de mortalité très élevé.
«Quand la maladie se déclare, 50% des chats meurent au bout de deux ans, et 80% après trois ans», précise le Dr Bergeron.
«On conseille aussi aux personnes atteintes de maladies immunosuppressives ou en chimiothérapie d’éviter tout contact avec des félins atteints de leucémie ou du sida parce qu’ils peuvent aussi être atteints de toxoplasmose », ajoute-t-il, une infection parasitaire qui en d’autre temps, est généralement bénigne lorsque transmise à l’humain.
Certains organismes comme Projet Sphinx ou Réseau Secours Animal recueillent les chats atteints de ces maladies qui vivent ensemble en toute tranquillité et peuvent être placés dans des familles attentionnées.
Pas de panique
Bien que la leucémie et le FIV soient des maladies qui se transmettent majoritairement lors de contacts à l’extérieur, cela ne signifie pas qu’il faille confiner son chat à la maison.
«Tout ça fait peur, mais il ne faut pas devenir fou! Du moment que votre chat est stérilisé et vacciné, tout va bien! On connaît les conséquences et l’existence du FIV et de la leucémie, mais tant que la maladie ne s’est pas déclarée, le chat peut continuer à vivre normalement», explique Bruno D’Aigle, porte-parole et bénévole du Réseau Secours Animal (RSA) qui vient en aide aux chats abandonnés.
«On a des salles pour isoler les animaux atteints de ces maladies des autres chats afin que les virus ne se propagent pas. Ils peuvent aussi être placés dans des familles d’accueil», précise M. D’Aigle.
Forcé de déménager très prochainement, le RSA fait actuellement appel aux dons du public sur son site internet (www.reseausecoursanimal.org) pour l’aider à reloger ses 400 pensionnaires.
Des chats fluorescents font avancer
En septembre 2011, Eric Poeschla, virologue moléculaire à la clinique Mayo de Rochester (États-Unis) et ses collègues ont fait une découverte qui pourrait avoir une grande utilité dans la lutte contre le sida chez l’homme tout comme chez le chat.
Une mère de chatons a subi une modification génétique qui lui permet de résister au FIV. Cette «immunité», transmise à ses chatons, a été associée au gène fluorescent (découvert sur une méduse). Cela permet donc aux chercheurs de voir si les chatons continuent de bénéficier ou non de la résistance de leur mère. Lors de cette expérience, rendre les animaux fluorescents n’était pas une fin pour les chercheurs, mais plutôt le moyen de savoir si leur expérimentation a réussi.
Cette technique pourrait aider les chercheurs à mieux comprendre comment les félins luttent contre le sida. Selon les auteurs, qui ont publié leur étude dans la revue scientifique NatureMethod, les gènes transférés expriment leurs protéines dans les organes principaux, où se répliquent les virus, tels que le thymus, les ganglions lymphatiques et la rate. Les scientifiques étudieront leur résistance ou non au FIV au cours de leur vie et espèrent que cette technique sera aussi profitable à la recherche contre le sida humain que félin.