Je regrette que des questions de société ne soient pas différemment mises en débat, réfléchies et argumentées... ; aussi bien d'ailleurs ( même si ce n'est du même niveau ) au sein de notre république , qu'à « l'intérieur » de notre Eglise.. !
Le référendum, eut été pour notre pays l'occasion d'être un peuple responsable ; et la confiscation de la parole des catholiques par la « conférence des évêques », ou par les manifestants..., augurent mal d'une nouvelle évangélisation que mériterait la France le XXIème siècle … !
L'actualité, semble réduire l'église catholique au rôle d'opposant politique... Ce n'est bien sûr pas sa mission... Une parole évangélique peut s'exprimer mais différemment sur les relations sexuées entre personnes humaines, sur leur fécondité et leur prise en compte par la société … L'Eglise n'est pas un lobby parmi d'autres , qui doit peser sur nos choix politiques et sociétaux.
A mon avis : cette question du « mariage pour tous » répond à une requête légitime de certains couples gays ou lesbiens qui souhaitent à la fois fonder une famille (ce que beaucoup ont déjà fait, qu'on le veuille ou non) et protéger leurs enfants.
- « Fort heureusement, il y a bien longtemps que nous ne sommes plus en Chrétienté. Et il y a bien longtemps aussi que le mariage civil n'a plus le même sens que le mariage chrétien (auquel je crois de toutes mes forces). Depuis les lois sur le divorce qui, là encore, assurent la supériorité de l'individu et de son épanouissement sur celui du couple ou de la communauté, le mariage républicain n'est déjà plus qu'un ersatz du mariage religieux. Il s'en inspire, mais en a perdu le sens profond. » Laurent Grzybowski, journaliste société à La Vie.
- A noter l'avis de René Poujol ancien rédacteur en chef de Pèlerin magazine et qui analyse la prise de position de la Conférence des évêques de France :
"Ce n‘est donc pas 'au nom de la foi en Jésus Christ', commune à tous les chrétiens, que les évêques se prononcent contre ce projet, mais pour des raisons de nature anthropologique, même si cette anthropologie trouve logiquement sa source, pour eux, dans le récit Biblique. Il se trouve que je souscris personnellement et à cette analyse, et à leur prise de position concernant le mariage pour tous." Mais … C'est, peut-être, parce que l'argument n'est pas d'ordre religieux que les chrétiens peuvent être d'avis divergents. poursuit René Poujol... "Je tire de leur propos (ceux des évêques) la conclusion, moins habituelle, que l’on peut donc être frères dans la foi… et diverger sur la question du mariage pour tous, dès lors qu’on ne fait pas tous la même analyse de ses conséquences sociétales possibles."
Et, se souvenir....:
La loi autorisant le divorce en France fut adoptée le 20 septembre 1792 par l'Assemblée nationale et modifiée par des décrets
de 1793 et 1794. Le divorce fut conservé par les rédacteurs du Code civil, puis abrogé sous la Restaurationpar la loi du 8 mai 1816. Il ne fut
rétabli que sous la Troisième République, avec la loi du 27 juillet 1884.
M. Freppel, évêque d'Angers déclare le 19 juillet 1884, au Sénat : « Qui vous a demandé le divorce ? Quelques femmes écervelées, quelques romanciers qui se font un jeu des mœurs et des lois... et dans cette campagne antifrançaise, anticatholique, sur qui se sont-ils appuyés ? ... »
Le fait capital, aux yeux de l'Eglise, c'était qu'un mariage pût être rompu sans elle, malgré elle. Qu'elle le voulût ou qu'elle ne le voulût pas, la société civile et la famille rompaient ainsi en droit un des liens les plus forts dont elle les eût jamais enserrés....