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Un silence plus silencieux

Publié le 25 novembre 2012 par Stella

Un silence plus silencieux

Mon grand garçon est parti en Australie. Cela fait des mois que nous en parlions. Il a traversé, en ordre dispersé, toutes les étapes d'élaboration : l'engouement ("il faut que je parte avant le 10"), puis le désintérêt ("bof, à quoi ça va servir"), la relance du projet à deux ("et si j'y allais avec ma petite amie"), le défi ("j'y vais pour faire fortune") et le rêve ("il n'y a que là-bas que je peux travailler dans le monde du surf"). Finalement, comme j'insistai sur la nécessité de trouver une activité, professionnelle s'entend, et rémunérée évidemment, l'Australie a fini par s'imposer comme une solution intéressante et quelque peu exotique dans l'esprit de mon jeune homme. Les études ne l'intéressent pas, pour ne pas dire qu'elles l'ennuient profondément. Par miracle, j'ai tenu bon au cours des dernières années et il a fini par obtenir son bac (pro). Dès cet instant, j'étais rassurée : si le coeur lui en dit, il pourra toujours revenir sur les bancs d'une quelconque école, où qu'elle soit.

Il a quand même fallu à mon champion des jeux vidéos une ascèse de moine : deux mois à travailler (dans l'île de Ré, on peut rêver pire bagne...) dans une boulangerie, où il a fait des sandwiches et des croque-monsieur par centaines. J'ajoute à cela un mois de septembre à Paris, où il a tourné en rond, ne sachant quelle option prendre mais avec, en perspective, le voyage qui s'imposait de plus en plus comme une réalité.

Il arriva donc un beau jour (enfin beau... tout est relatif) où, à la suite d'une discussion un peu "serrée" sur l'avenir des jeunes de 21 ans qui habitent encore chez leur mère et se lèvent à 4 heures de l'après-midi, le billet fut acheté. C'était, de ma part, un cadeau d'anniversaire non consommé, que j'ai complété par un petit supplément, histoire de prendre toutes les assurances nécessaires et d'avoir de quoi s'acheter un petit sandwich à l'aéroport.

Voilà maintenant quatre jours que mon fils est parti. Quand je suis rentrée de l'aéroport, la maison m'est apparue singulièrement vide. Plus vide que lorsqu'il allait chez son père, ou chez son amie. D'un coup, le silence s'était fait plus silencieux. C'est l'absence. L'éloignement. Le temps qui s'étire désormais d'une autre façon. Curieuse impression... Je ne me souviens plus de ce que mon amie américaine disait à propos des enfants qui déménagent et du chien qui meurt... Mais cela revenait à dire qu'il y a un temps pour que les enfants s'éloignent de leurs parents. Ce temps, pour moi, est arrivé.


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