Il y a 4 ans de cela je m’apprêtais à vivre un moment fort de ma vie, à tel point qu’il m’aura fallu tout ce temps pour réussir à en parler tellement les émotions étaient fortes et intenses.
Il y a 4 ans, j’attendais ton accouchement à toi fébrilement et ta naissance avec impatience.
Nous y étions, 9 mois, le temps qu’il te fallait pour être là.
Je t’avais entendue vivre il y a quelques temps déjà et avait même appris ce jour là que tu étais une p’tite gonzesse.
Ce matin du 26 novembre 2008, j’avais mis mon réveil aux aurores pour être à vos cotés.
J’avais quitté ma maisonnée toute endormie et sur la pointe des pieds, dans la fraîcheur du petit matin parisien, j’avais passé la porte de cette maternité.
Je t’ai rejoins dans ta chambre, les contractions commençaient à se faire sentir tel un chuchotement, si j’en crois le sourire que tu avais alors.
Les années ont quelques peu effacées la notion du temps.
Nous avons rejoins la salle de travail.
Je me souviens de nous deux dans cette chambre, bercée par les bruits du coeur de ton bébé.
Je me souviens de t’avoir soutenue, de t’avoir encouragée à tenir le coup.
Les contractions se sont intensifiées au cours de la journée, telles un raz de marée.
A travers toi j’accouchais à nouveau.
J’étais alors maman d’un seul enfant et mon envie du second est devenue omniprésente ce jour là.
Tu as été courageuse, affrontant chaque contraction avec force et détermination..
Puis la fatigue a pris le dessus et la peur sans doute aussi…
L’anesthésiste t’as posé la péri.
J’en ai profité pour aller manger… boire un café dans la salle des « pères » …
La sage femme venait régulièrement t’examiner et repérer l’avancée de ce bébé.
Il fatiguait et toi aussi.
En fin d’après midi, la décision a été prise rapidement de faire une césarienne.
Tu es partie la première au bloc opératoire le temps que je me pare de ce pyjama bleu.
Je t’ai rejoins dans cette pièce blanche et aseptisée. Un grand nombre de personnes s’affairaient autour de toi.
J’étais à ta tête prise dans une tempête d’émotion.
Toi tu avais sans doute peur, froid et mal…
Je devais rester à tes cotés et être là en pleine conscience pour vous deux!
Puis elle est née.
On te l’a montrée. Je me souviens t’avoir dit « regarde elle est là ».
J’ai été submergée, abasourdie par ce miracle de la vie.
Elle était là si parfaite et si réelle.
Ce petit bout de toi et de lui.
Je l’ai accompagnée et je me suis retrouvée après les premiers soins dans cette salle de travail vide, avec ce petit être tout chaud et tout nouveau contre moi. J’avais hâte que tu puisses la prendre dans tes bras et lui parler tout bas. Mais j’étais là et tellement fière d’y être.
J’ai deux enfants et toi,
qui aura toute ma vie une place si particulière.
Merci à toi de m’avoir fait confiance, cette journée restera à jamais en vous, en nous…