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TRIBUNE - Coup de colère pour Gaza et Goma

Publié le 26 novembre 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
A 71 ans, je m’étonne encore de pouvoir exprimer ma colère!
Je suis en colère, je râle, je ne peux ni ne veux me taire!
Le monde aurait-il perdu tout sens de la mesure et du bon sens?
Alors que l’on parle tant et plus des bénéfices de la mondialisation comme recette magique pour "conquérir" la Paix dans le monde, ce monde n’a jamais développé autant son armement et son agressivité voilée. On parle d’inégalités et d’injustices? Il n’y en a jamais eu autant entre les peuples: les uns croulent sous leurs richesses, les autres sous la faim et la pauvreté. Le monde parle tant et plus, mais il n’agit plus. Le monde voyage sans gouvernail. Le bateau "Monde" est sans commandant. Il dérive!
Les gouvernements mondiaux ne sont plus que des théâtres de marionnettes: on parle (on jase, dit-on chez nous), on mange, on boit et on s’en va heureux de s’être parlé et de pouvoir en témoigner au retour devant son peuple mouton.
Je parle de l’ONU et de ses satellites (BM, FMI, …). Je parle de l’Union Européenne et ses satellites. Je parle de l’Union Africaine et ses satellites….
La mondialisation et son gouvernement mondial? Un foutoir pavé de bonnes intentions qui se perdent dans les fonds abyssaux de nos prétoires!
Plus personne ne décide! Plus personne ne bouge, ni à gauche, ni à droite, ni au centre! Mais, du bruit, ah oui, on en fait jusqu’à surdité.
Ce qui me fait "exploser" aujourd’hui? Les deux noyaux de violences sans noms où un peuple se fait écraser et un autre assiste à la balkanisation de son territoire: deux peuples sans défense, sans moyens, proie des vautours qui les écrasent de leurs griffes avides, desquels on exige ordre, méthode, discipline, soumission…: je veux parler de la Palestine et de l’Est du Congo. Deux pays d’importance stratégique pour… les prédateurs du monde: deux bombes à retardement au chevet de la Paix mondiale.
Aujourd’hui, j’entends le nouvel élu, président des USA, apôtre de la liberté des peuples. Il déclare en voulant justifier sa politique de soutien aux gouvernants d’Israël: "Que diriez-vous si on vous bombardait de missiles dans votre jardin?". Et personne de lui répondre, mais je le fais: Que diriez-vous si, après plus de 65 ans de discussions sans fins avec vos voisins et leurs amis, vous étiez sournoisement entourés de murs (de la honte?) qui vous séparent de vos familles, de vos amis…: une clôture infranchissable qui vous forcent à mendier votre salaire, vos nourritures, vos logements? Ces murs qui morcellent vos territoires, qui empiètent sur votre propriété. Ces murs qui vous coupent de l’accès à l’eau, à l’électricité, à la lumière du soleil… Oui, des murs de la honte qui font oublier qu’un jour ce peuple "élu" a subi l’Exode! Des livres en témoignent!
Non, Monsieur le Président: vous semblez convaincu de vos droits de jugement. Mais vous êtes mal conseillé. Sortez, s’il vous plait, ou s’il plait à votre Dieu, sortez de votre tour d’Ivoire. Posez-vous la question: "Qui est l’agresseur?" Après plus de 65 ans de négociations (ou palabres), Israël n’a pas bougé d’un pouce, que du contraire. Sa diplomatie est de plus en plus écrasante. Et vous y avez aidé, consciemment ou non. Mais, posez-vous aussi la question: "Qui est la principale victime?"
Non, Monsieur le Président, vous me semblez vivre sur une autre planète. Vous n’êtes pas le Centre du Monde. Vous n’avez pas à faire la morale. Un de vos prédécesseurs justifiait la violence en référence à son Dieu: "Dieu est avec nous et nous vaincrons". Y croyez-vous aussi? Quand irez-vous en Palestine comme vous avez été, lors de votre premier mandat, au Kenya, origine de vos ancêtres? Quand irez-vous visiter les hôpitaux de Gaza et consoler les familles endeuillées de leurs femmes et leurs enfants?
A l’Est du Congo, j’y ai été observateur aux élections de 2006. J’ai cru, sans doute naïvement, que les élections allaient radicalement (lentement sans doute) changer la vie de la population: plus de dictature, un soutien ferme des gouvernements du monde à ce que des institutions démocratiques se mettent en place. Je dois déchanter avec énormément de tristesse car j’aime ce peuple. Les Nations Unies, gouvernement mondial devant assurer la protection des populations, sont parfaitement inefficaces. Les armements sont gigantesques: plus de 20.000 soldats avec armes lourdes et légères, des avions, des hélicoptères…: tant et plus! Et en face, un groupe de rebelles sans doute cinq fois moins nombreux qui leur font la nique depuis des années. Des réunions de la paix (!) qui se succèdent: mais rien ne bouge que du contraire. Femmes et enfants tombent sous le poids des armes et des soldats rebelles: viols, meurtres, tortures, expulsions ne cessent de se multiplier. Pendant ce temps, les profits du commerce de la terre, des minerais, du gaz, du pétrole, de la forêt… ne cessent de s’accumuler sous le regard vigilant des forces de l’ombre. Menaces d’intervention, rappels à l’ordre ne font également qu’assourdir les oreilles du monde. Les prédateurs voisins restent à l’affut et, sans y toucher, assistent (par la vue mais, dans l’ombre, par les actes) et déversent leur soutien sous les regards protecteurs des gouvernements du monde.
Ah, mon Dieu, j’en ai encore la chair de poule!
Il n’y aurait pas de solutions autres que diplomatiques? Allons donc. Ne se rappelle-t-on pas des blocus qui ont isolé Cuba, l’Afrique du Sud, …? Est-ce politiquement incorrect aujourd’hui?
A-t-on perdu raison? Où est notre boussole de vie? Osons tout arrêter et repartir à zéro! Tout est à faire et refaire pour rendre confiance aux générations futures. Il n’y a pas de solutions miracles, c’est vrai. Mais n’y-a-t-il plus d’hommes et de femmes de bonne volonté?
Mouillez-vous un peu, vous les gouvernements du monde! Sortez de vos tanières! Énervez-vous, que diable! Rappelez-vous: le voyage de Nikita Khrouchtchev aux États-Unis pour la 15e assemblée générale des Nations Unies le 19 septembre 1961… Rappelez-vous son geste de colère historique à la tribune de l'ONU. Rappelez-vous le soulier, la chaussure de la colère et, dans la salle de l’ONU, Nikita Khrouchtchev tapant du poing sur la table. Ah, Nikita, j’aimerais tant que ces gestes soient encore d’actualité. Mais non, nos gouvernants, s’ils n’ont appris qu’une chose, c’est la maîtrise froide de soi, la gestion de leurs gestes, le maintien du corps, le sang-froid (même glacial!). Énervez-vous donc, que diable!
Mais surtout que la vie des petits soient en tête de liste de vos préoccupations: non seulement par la parole et les déclarations, mais aussi par des actes et, s’il le faut, par des sanctions.
Énervez-vous,-vous aussi! Montrez votre colère!
Et que la Paix soit avec vous et nous tous!

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