Ce n’est pas pour une question religieuse mais par principe .. si on commence a faire porter des puces électroniques a des enfants … qu’est ce qu’ils exigeront demain
Nuage
Dans une école texane, c’est la puce ou la porte
Les élèves d’une école secondaire de San Antonio au Texas sont obligés de porter une puce électronique qui permet de déterminer leur position.
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NICOLAS BÉRUBÉ
La Presse
(Los Angeles) Une école secondaire du Texas oblige ses 4200 élèves à porter une puce électronique qui permet de déterminer leur position, une nouvelle politique qui soulève les critiques des groupes de défense des libertés individuelles, rapporte notre correspondant.
La puce est minuscule, plus petite que l’ongle de l’auriculaire. Insérée dans une épinglette, elle émet un signal qui permet à la direction de l’école secondaire John Jay High, à San Antonio, au Texas, de savoir où chacun de ses 4200 élèves se trouve sur le campus.
Implanté cet automne, le système est obligatoire. Plus tôt ce mois-ci, Andrea Hernandez, une élève de l’école, a été expulsée après avoir refusé de porter la puce sur elle pour des motifs religieux.
Selon John W. Whitehead, avocat et président fondateur de l’Institut Rutherford, qui défend les libertés civiles et religieuses, le système baptisé Student Locator Project viole le droit à la vie privée des élèves.
«Obliger les élèves à porter une puce sur eux est un concept orwellien, a-t-il dit en entrevue avec La Presse. Et le refus de porter la puce est puni par l’expulsion. C’est incroyable. C’est comme si on venait d’entrer dans un univers parallèle.»
Grâce à ces puces électroniques, l’école texane compte obtenir davantage de financement, les écoles du Texas étant subventionnées en fonction du nombre d’élèves présents en classe chaque jour. Avec l’aide de cette technologie, l’école peut prouver l’assiduité de leurs élèves.
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Une question d’argent
La technologie de la puce est sophistiquée, mais la raison d’être du projet est simple: augmenter les revenus de l’école.
Les écoles du Texas reçoivent du financement en fonction du nombre d’élèves présents en classe chaque jour. Les présences sont prises chaque matin, mais des élèves peuvent parfois être ailleurs ou en retard. Avec la puce, l’école peut prouver que chaque élève est à l’école durant la journée, et donc recevoir les fonds.
Actuellement à l’étude dans une seule école, le projet pourrait bientôt s’étendre à l’ensemble des 112 établissements de la commission scolaire Northside Independent et toucher ainsi 100 000 élèves texans.
Les coûts du projet sont évalués à 500 000$. La commission scolaire estime pouvoir recevoir 1,7 million en fonds supplémentaires grâce à la prise de présence plus précise que permet le système.
En refusant de porter la puce, Andrea Hernandez s’est d’abord vu interdire l’accès à la bibliothèque, à la cafétéria et à différents votes. Son renvoi de l’école a été contesté en cour par Me Whitehead, qui a obtenu sa réinsertion temporaire.
Passage de la Bible
Pour Mlle Hernandez et sa famille, des chrétiens évangéliques, le port d’une puce contrevient à un passage du Livre de la Révélation, dans lequel il est question du diable qui inscrit un numéro sur «la main droite ou le front» des gens.
La direction de l’école a offert à Mlle Hernandez de retirer en douce la puce de son épinglette pour régler la question. L’élève a refusé.
La direction de l’école n’a pas rappelé La Presse, hier.
Me Whitehead note que les écoles de la commission scolaire sont déjà munies de caméras de surveillance, dont certaines transmettent des images en direct aux postes de police de la Ville. Ses recherches lui ont montré que c’est l’entreprise texane AT&T qui fabrique les puces et qui obtiendrait le contrat d’une éventuelle production à grande échelle. Il s’agit d’un exemple de la façon dont les fonds publics sont redirigés pour profiter au secteur privé, affirme-t-il.
Il est prêt à faire démonstration que le programme viole la liberté religieuse du Texas, de même que le premier et le quatrième amendement de la constitution américaine, qui portent sur la liberté d’expression et la liberté d’être à l’abri des perquisitions.
«La commission scolaire dit que c’est pour la sécurité et le bien-être des élèves. Or, les écoles secondaires de San Antonio sont extrêmement sécuritaires, plus sécuritaires que la ville en général. Mon opinion, c’est que tout ça n’est finalement qu’une question d’argent.»