Un coup dur pour les compagnie de tabac aux USA que si cela n’aurais presque pas de répercussion en France .. cela pourrait donner un bon coup de pouce à ceux qui ont aussi amener en justice les cigarettiers au Canada Cependant, il faut espérer que les compagnies de tabac, n’accentueront pas leur marché dans les pays défavorisés
Nuage
USA : Les cigarettiers condamnés à avouer leurs mensonges
Josef Vostarek/ASSOCIATED PRESS
Chaque année, 5 millions de personnes meurent dans le monde à cause du tabac
Par Martine Perez, Caroline Piquet
«Un tribunal fédéral a décidé que les compagnies de tabac ont délibérément menti aux Américains à propos des effets de la cigarette sur la santé.»
Cette phrase devrait être diffusée par des campagnes de publicité financées par les cigarettiers pendant deux ans, ainsi que vient de l’exiger mercredi le juge fédéral Gladys Kessler, mercredi dernier. Ils sont également condamnés à délivrer d’autres messages pour corriger ces mensonges, par des «vérités» définies par ces mêmes juges:
«Plus de personnes meurent chaque année du tabac que des meurtres, du sida, des suicides, des drogues, des accidents de la route et de l’alcool, le tout réuni» ;
«Les compagnies de tabac ont sciemment fabriqué des cigarettes avec suffisamment de nicotine pour créer une dépendance» ; ou encore «Quand vous fumez, la nicotine a un effet sur votre cerveau, c’est pour cela qu’il est très difficile d’arrêter» …
Le 17 août 2006, dans le cadre de la loi antimafia, la justice fédérale américaine avait estimé que les compagnies de tabac avaient violé la législation en trompant le grand public pendant des décennies sur les dangers de la cigarette pour la santé. Les compagnies avaient été reconnues coupables et condamnées à publier des correctifs. Cette condamnation s’appuyait sur une autre procédure judiciaire lancée par 46 États américains contre les principaux industriels du tabac qui, en 1998, leur avait imposé une amende de 250 milliards de dollars et la publication sur Internet de tous leurs documents secrets. L’analyse de ces millions de pages a permis de décrypter et de dévoiler tous les mensonges et toutes les stratégies de l’industrie du tabac pour inciter la population à fumer.
C’est à la lecture de ces documents que la procédure, cette fois fédérale, a été lancée et a abouti à la condamnation de 2006. Mais ce n’est que mercredi 28 novembre, soit six ans plus tard, que la justice a enfin statué sur la formulation des messages.
Aux États-Unis, la consommation baisse
Désormais, des groupes comme Reynolds American Inc., qui fabriquent et vendent de nombreuses marques (Camel, Lucky Strike, Pall Mall, Winston) ou Philip Morris USA (Marlboro, Chesterfield) sont concernés par cette campagne d’information d’un genre nouveau. Les messages rectificatifs seront diffusés à la télévision, dans les journaux, sur les paquets, dans les points de vente et sur les pages Web des marchands de tabac.
«Aux États-Unis, contrairement à la France, la consommation de tabac est en train de diminuer, explique le Pr Gérard Dubois (Académie de médecine). En Californie, par exemple, seulement 13 % des adultes fument, contre 30 % en France.»
La révélation des méfaits du tabac, la divulgation du comportement inadmissible de cette industrie a lentement convaincu les Américains que le tabac, contrairement à ce qu’affirment ses représentants, ce n’est pas la liberté, mais la dépendance. Chaque année, 5 millions de personnes meurent dans le monde à cause du tabac, responsable de 100 millions de morts au XXe siècle.
«En France, ça ne bouge pas. Partout dans le monde, l’industrie du tabac est reconnue comme délinquante, menteuse, manipulatrice et bafouant les lois. Malheureusement, cette même industrie reste “persona grata” au ministère de l’Économie, à Bercy, déplore le Pr Yves Martinet (pneumologue, président du Comité national contre le tabagisme), qui salue cette décision américaine. La France a pourtant signé et ratifié la convention cadre de l’OMS contre le tabac qui précise que les politiques doivent se prémunir contre toute interaction avec ces industriels dans la définition des politiques publiques de santé.»