Cela fait plus d’un an que je zieute plus ou moins distraitement les annonces immobilières concernant ma belle capitale belge et je dois avoue que je suis souvent sidérée du budget que demande le simple fait de pouvoir vivre confortablement.
Non mais vous avouerez que certains loyers sont tout bonnement indécents, non ? Le fait d’être une ville, à plus forte raison une capitale, justifie-t-il une telle débandade au niveau financier ? N’est-ce pas là le minimum syndical pour tout un chacun d’avoir un lieu où dormir, se laver, se nourrir et se relaxer un tantinet ? Il faut croire que non parce que si les prix de certains produits électroniques (soyons d’accord, une TV à écran plat c’est totalement nécessaire pour avoir une vie décente, n’est-ce pas ?) se cassent la gueule tous les six mois (bardaf, c’est l’embardée), le loyer, le gaz, l’électricité et toute la clique des frais relatifs à une vaine tentative de ne pas vivre sous un pont ou dans une tente plantée au bois de la Cambre (chose interdite, bien sûr, faudrait pas croire qu’on pourrait bénéficier généreusement de cette large étendue d’herbe pour aller taper sa roulotte, le jour où la faillite, le chômage et les huissiers nous tombent sur la tronche sans crier gare), quant à eux, semblent n’avoir de cesse d’augmenter, un peu comme ces petites bêtes, qui montent, qui montent (mais on ne sait jamais jusqu’où, c’est bien là, le problème).
Bref, il paraît que c’est la loi de l’offre et la demande, que c’est comme ça, pas autrement. En somme « Vas-y que de toute façon tu peux rien faire alors arrête un peu de te plaindre, aussi, on a d’autres chat à fouetter. » Bon, je ne suis pas là pour remettre en question l’économie mondiale (ça fera peut-être l’objet d’un autre article, qui sait, mais il n’en est pas question aujourd’hui) mais pour énoncer un état de fait qui me dérange : parce qu’outre le fait qu’il devient de plus en plus difficile de trouver un logement à un prix abordable, une fois que vous avez signé votre bail, vous n’êtes pas à l’abri, loin de là ! La plupart des propriétaires vous demandent des charges communes (couvrant l’une ou l’autre chose, c’est selon chacun) et vous laisse la délicate attention de vous occuper de vos factures de gaz et d’électricité tout seul, comme un grand.
Alors, après avoir « crisé » pour trouver, littéralement, un toit à mettre sur sa tête, notre gentil et naïf néophyte de la vie d’adulte, qu’on appellera Hyppolite - parce que c’est tout de suite plus sympathique de lui donner un nom (et peut-être un visage pour les plus imaginatifs d’entre vous) – le voilà t-il pas qu’il doit s’occuper de son distributeur de gaz et d’électricité…
Vous n’êtes pas sans savoir que divers changements ont été effectués ces dernières années en matière de politique énergétique, Hyppolite non plus. Mais de là à savoir que faire, qui contacter, que choisir, c’est autre chose... Un véritable casse-tête chinois.
Pourquoi est-ce que je parle de ça ? Parce qu’il s’avère que l’une des missions de la commission européenne pour les années à venir est de, je cite, « intégrer pleinement les marchés nationaux de l'énergie d'ici à 2014 pour donner aux consommateurs et aux entreprises de meilleurs produits et services, assurer plus de concurrence et un approvisionnement sûr. ». Mission pour laquelle ils organisent d’ailleurs la campagne publicitaire télévisuelle – plutôt réussie, je trouve – que vous pouvez voir ci-dessous.
Une campagne, disais-je, réussie car elle reflète bien la liberté présumée de l’utilisateur et le côté jouissif de celle-ci. Il n’empêche que je ne peux me demander à quel point cette initiative est pertinente. Créer de la concurrence pour des produits identiquement similaires… Est-ce vraiment la meilleure solution ? Ne devrait-on pas, à l’inverse, créer un prix unique, fixé par l’Etat ?
Certes l’initiative de la Commission sera bénéfique à Hyppolite car de la volonté de clarifier les prix et de pouvoir comparer les différents distributeurs découlent d'ores et déjà différents sites internet (cf. le lien à la fin de la vidéo), lui permettant de choisir son distributeur en pleine connaissance de cause et en toute quiétude mais, il n’empêche que, parfois, je me demande si cette histoire d’offre et de demande, de néo-libéralisme économique et de capitalisme dans le monde fou, fou, fou des Bisounours qu’est le nôtre, n’était pas, tout simplement, une idée plus fumeuse encore que celle de certains utopistes aux projets ratés... Mais ça, c’est encore une autre Histoire.
En attendant, moi, ça ne m'étonnerait pas qu'avec tout ça, Hyppolite nous fasse une belle crise de nerfs et décide de retourner tanguyser encore quelques années avant de se risquer à nouveau dans la jungle immobilière (tout en jurant, comme le corbeau, qu'on ne l'y reprendrait plus).
Bref, trêve de plans sur la comète, concrètement, vous en pensez quoi de cette mission et/ou de cette pub, vous ? Le Contacter la rédaction. Commenter .