J’ai 3 (petits)frères. Petits car plus jeunes, mais ça fait un moment qu’ils me dépassent. Mes bébés. Personne n’est plus important qu’eux. Personne n’a le droit de leur faire du mal. C’est comme ça.
Avec les deux plus jeunes, ça a toujours été simple. Plein de câlins, même devant les copains (même pas honte), des confidences, des remises en place quand il fallait. Je pense avoir joué mon rôle à fond (jvous préviens les gars, c’est pas prêt de s’arrêter).
Avec toi, Thomas, c’était différent. Peut-être parce que t’es le 1er, peut-être parce qu’on n’avait pas assez de différence d’âge. Peut-être parce que je suis partie trop vite de la maison.
Pendant l’enfance, des heures de parties de Playmobils, des élevages d’escargot (même qu’y avait un hôpital pour ceux malades –
L’adolescence ? Des coups de gueule, des « tu t’approches pas de moi au collège », des « viens tuer l’araignée steuplééé » ou autres «sors de ma chambre !!! ».
On peut mieux faire en proximité. En plus, y a les deux plus jeunes à s’occuper.
Vient mon départ pour l’Italie. Le déclic. Tu me manques, petit con. Je te fais venir une semaine. Mince, tu as tellement grandi, mûri… mon petit frère est
A mon retour, la complicité s’intensifie. Sauts sur place à chaque « je rebondis sur ce que tu dis », écrasage de profiteroles à peine servis
trips débiles sur les consanguins, plaquages de têtes dans les gâteaux d'anniv, sorties entre frères et sœurs...
Tu grandis encore, tu vas dans d’autres villes, d’autres pays. Tu prends des décisions très personnelles, et même si je ne comprends pas, même si je me moque
Enfin, tu LA rencontre. Elle est parfaite. Parfaite pour toi, bien sur, mais pour nous aussi.
Et un jour…tu me montres une photo via skype. L’échographie.Au début je ne réagis pas. Maman pense que je ne comprends pas.En réalité, je cherche un nom, priant intérieurement pour ne pas y voir les vôtres… pardon… puis je fais un bon en arrière en réalisant que c’est bien vous. La réaction la plus spectaculaire de toute la famille, diras-tu. Et je mets du temps à m’y faire.
N'interprête pas mal ma réaction... Non pas que je ne crois pas en vous, loin de là. C’est juste que tu restes mon petit frère, mon bébé. Et les bébés, ça fait pas des bébés ! Moi je me sens tellement loin de ça, que je ne comprends pas que tu en sois déjà là. Je n’ai rien vu venir,tout est allé si vite. Et si je te perdais, "petit" frère ?
Par la suite, je reçois une vidéo. L’échographie filmée.C’est son cœur que j’entends ? J’en pleure (au bureau, merci bien !!). ça y est, c’est réel… je vais être tata… mon petit frère va être papa.. MON PETIT FRERE VA ETRE PAPA !!!La cerise sur le gâteau arrive peu après : c’est un petit garçon. Je suis heureuse, je re-pleure (toujours au boulot). Dis, j’pourrais quand même lui apprendre des astuces beauté ?
Aujourd’hui, plus une seule inquiétude. Certes, il n’était pas prévu si tôt (ou alors vous mentez bien), mais je te connais, et ta moitié est pareil : jeunes, certes, mais les pieds bien sur terre, profondément bons et généreux. Vous ferez tout pour qu’il soit heureux ce petit bout. Et on sera tous là si besoin (même si pas besoin, en fait, tu vas pas te débarrasser de moi comme ça !)
Je suis tellement fière de l’homme que tu es devenu.Tu vas être un papa génial, et je ferais tout pour être la meilleure des tatas. Je t’aime mon frère. No matter what.
<3 U bro'