Pubelle est un roman de Babette Auvray-Pagnozzi. Les initiales BAP m’ont laissé penser que mon esprit allait faire bop. Et bien pas glop, ni bop, ni wizzz non plus. Pour une raison simple. Le gout amer de l’inachevé.
Une plongée dans une agence de pub est une belle promesse en soi pourtant. C'est un peu comme pénétrer la bête, celle qui tire les ficelles de nos élans consuméristes et transforme nos vies en laissant s’exprimer nos envies. Le point 0 de l’achat d'impulsion. La genèse de nos rêves. Mais nous sont-ils propres du coup. Car on évoque ici une science inexacte et hallucinante qui insère des morceaux d’objectifs de ventes de Clients (ceux des agences), sortes de Dieux tout-puissants qui détiennent les cordons de la bourse dans tous les sens du terme dans nos cerveaux spongieux et sensibles à l'instant marketing. Les agences sont leur baguette magique (à ces dieux), leur canon à illusions, leur force de manipulation massive.
Des images photoshopées aux slogans tapageurs en passant par des miracles After-Effects, les agences de pub sont les nouveaux prophètes. Surtout dans la mouvance actuelle où le consommateur est devenu consommacteur grâce aux réseaux sociaux et aux blogs. N’importe qui peut décider de la vie ou de la mort d’une marque en multipliant par 666 les effets d’un bad buzz. #lol
Revenons à nos prospects :
Pubelle relate la fusion entre deux agences de pub à travers des personnages (trop nombreux) colorés et archétypés . C’est bien là le problème. Après le 99F de Frederic Beigbeder publié en 2000, ce Pubelle (2004) fait pâle figure. Moins original dans l’écriture, plus positif dans l’approche, mais l’essai n’est pas concluant. Il s’y dégage une impression prégnante de manque de profondeur. Et la curiosité savamment entretenue des premières pages laisse place à l’ennui et une fin précipitée nous éjecte définitivement. Dommage.
Mais Babette Auvray-Pagnozzi a plus d’un tour dans son ipad. Ce qu’on pressentait à travers la narration et les métaphores inspirées de Pubelle trouve un splendide aboutissement dans un bouquin en passe de devenir la référence pour tout aspirant publicitaire.
Ce monument est «langue de pub». Et là, je vous avoue avoir pris une claque intersidérale. Je consacrerai donc très prochainement un article à «ce kit de survie du publicitaire». Mais n’attendez pas mon article pour vous délecter, surtout à l’approche des fêtes de Noël. Je vous donne ma bénédiction.
On continue ?
Liu Xianping, 72 ans, mannequin pour ado
Le mot à savoir : naming