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Grizzly Bear – chronique + live report

Publié le 24 novembre 2012 par Bathart
Grizzly Bear – chronique + live report

Grizzly Bear – Shields (2012)

Le dimanche 4 novembre dernier avait lieu à l’Ancienne Belgique (Bruxelles), un concert qui restera gravé dans la mémoire de beaucoup de mélomanes présents ce jour-là.
Oui, Grizzly Bear était présent dans la capitale belge pour sa tournée européenne. Et oui, Bath-Art va revenir sur ces ours qui ne manquent désormais plus de reconnaissance…

Il faut tout d’abord s’intéresser au dernier album que nous ont pondu Edward Droste, Daniel Rossen et leur bande. Sorti le 17 septembre dernier, leur nouvel album Shields nous offre plus clairement que son prédécesseur, leur vision du rock indépendant américain. En effet, si Veckatimest s’avère bouleversant de justesse et de beauté, Shields lui, s’inscrit dans un reflet plus « mainstream ». Bon, ce terme est à prendre avec beaucoup de pincettes, car on reste quand même dans une vague plutôt indé. Shields est, à proprement parler un album qui fait quelque peu effet miroir avec Veckatimest.

Si l’on a l’impression que les Grizzly se sont foutus de nous, en pondant un album identique au précédent, on se trompe. Certes, Shields inégal, probablement moins touchant que Veckatimest. Mais là où les New Yorkais sont forts (même balèzes), c’est de partir sur des mélodies quasi-identiques pour rendre le même aspect à une chanson. Prenons l’exemple de While You Wait For The Others. On pourra facilement la reprocher de Sun In Your Eyes, qui est quelque peu dans la même structure musicale. Un crescendo plus progressif certes, mais qui nous dévoile toute la puissance vocale de Rossen et Droste, sans oublier le tempo indispensable au rythme (un batteur qui joue vraiment parfaitement, on y reviendra).

Grizzly Bear – chronique + live report

Grizzly Bear

Plus flagrant (non, ça n’est pas une ville), prenez les titres phares de Veckatimest et Shields, j’ai nommé respectivement Southern Point et Speak In Rounds. Bon, pour l’auditeur de la première écoute, il est vrai que ça n’est pas forcément évident. Mais notez que la structure musicale est presque la même sur les deux chansons. Cela s’entend par la guitare mais également par le rythme, plutôt lent au début, qui se laisse se savourer ensuite pour vraiment aller vers la saccade plus loin.

Et bizarrement, c’est dans ce rapprochement que l’on voit la différence. En fait, Veckatimest est meilleur que Shields en cela. Même s’il leur a fallu trois ans pour polir leur deux bijoux (car oui, ça reste des bijoux de toute manière), Veckatimest a cette grâce de « la première fois » que n’a pas Shields. Dès lors, on peut s’interroger, Grizzly Bear a-t-il succombé aux sirènes du mainstream, blablabla..

Peut-être, en tout cas, le fait d’être signé sur un label aussi important que Warp (oui, oui Warp label pionnier essentiellement en matière de musiques électroniques), leur a permis dès le début de faire un travail relativement dantesque sur le son. Par conséquent, on s’interroge sur la production. Grizzly Bear sort-il des albums sur-produits ? Qu’est-ce que ça vaut en live. Et bien, suivez-moi, attention à la marche, la suite est là.

3,5/5

Live report Grizzly Bear @ Ancienne Belgique

Le concert est organisé par Live Nation. Voilà, je préfère dédramatiser. Live Nation, pour ceux qui ne savent pas encore, est une société qui organise des concerts all over the world, mais fais payer le prix cher au festivalier/spectateur. Pour exemple, le Main Square Festival est organisé par eux. Au vu de leur tête d’affiche et du prix d’entrée, ça peut (parfois) refroidir.
Ici, à l’AB (ouais c’est mon côté initié, ça), ça nous coûtera 25 euros. Et autant dire que pour le spectacle vivant qu’il nous a été donné de voir, ce fut largement mérité.

Les Grizzly Bear ont tenu 1h45 durant vingt titres. Je souligne ce professionnalisme, car ça reste désormais peu courant de voir des artistes respecter le public (ce qui peut se comprendre, ces salauds ne font que télécharger illégalement). Pour autant, si vous avez jeté une oreille aux disques des ours, vous saurez comme moi, que ça ne sera pas un concert mouvementé avec du pogo qui vous attend.

L’attente sera donc autre. Je les avais déjà vus à la Route du Rock en 2009, et j’avais trouvé ça bien mais manquant de percussions (j’suis chiant avec ça aussi).
Et donc ici, ce fut une des rares claques que j’ai prise. Tout d’abord la mise en scène. Des lampes sont accrochées derrière les musiciens, s’allument et descendent selon les mélodies. Et c’est très beau, surtout sur un titre on ne peut plus efficace que Sleeping Ute. Puis ces lampes resteront et agrémenteront tout le concert.

Mais ce qui a vraiment retenu mon attention, c’est la précision des Grizzly Bear. Surtout au niveau vocal avec les timbres lyriques de Droste et Rossen, qui se ressentent beaucoup sur Ready Able, I Live With You, ou encore The Hunt.

(vidéo de Lihenko)

J’avais également peur qu’au niveau sonore, on aura loupé quelque chose de magique. Sauf que j’avais oublié que la salle était remplie de fans absolus. Tout le monde ou quasi, connaissait bien le groupe new yorkais. De ce point de vue, c’était d’ailleurs très calme, aucun pogo (en même temps, logique). Mais ce qui m’a permis d’apprécier à fond, l’amplification (parfaite pour ce genre de concerts), qui était vraiment à la hauteur.

Et puisque l’on parle amplification,  on ne peut pas mais alors PAS omettre la justesse des Grizzly Bear. C’est tout ce que j’ai dit avant plus ce paramètre qui font d’eux une puissance live. C’est simple, ce que vous entendez sur album, vous avez la même chose sur scène. En clair, leur jeu n’a quasi pas de faute, le son est impeccablement réglé, et on ressent vraiment la jouissance sonore à son plus haut niveau lorsque l’on ferme les yeux et que l’on s’attarde sur le son de la batterie ou des guitares.

Ce sont des tueurs, qui n’ont pas spécialement de pêche mais qui raviront les mélomanes sans aucun problème. On se demande vraiment comment ils font pour avoir une telle maîtrise musicale, en ces temps où bâcler un concert serait d’autant plus simple.

En bref, 1h45, 20 titres, et vous prenez votre claque. Surtout quand ces animaux vous font en rappel un All We Ask en version acoustique. Salauds, vous m’aurez claqué jusqu’au bout..

Sylvain

(vidéo de MegaCamillOuu)



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