en avant première, le début de mon roman

Publié le 03 avril 2008 par Irène Pauletich

Il sortira sans doute dans un mois car au fil des corrections, le texte se modifie, s'enrichi.
Je vous propose icile prologue
pour l'instant il y a une centaine de pages
bonne lecture
QUATRE GENERATIONS POUR UN PARDON

Adèle est une femme qui a passé presque toute sa vie en grande souffrance.

Diagnostiquée très jeune et un peu trop rapidement, schizophrène, elle tentera pendant de longues années de comprendre l’origine de son mal-être après avoir inlassablement voulut détruire cette vie qui la faisait tellement souffrir, cette vie qu’elle vomissait jour après jour...

Elle a rejeté tout naturellement la faute sur Mère et coupa les ponts avec sa famille pour vivre une existence triste, sans amour où elle est maintenant rejetée à son tour par son propre enfant.

Adèle est le seul personnage concret de ce roman avec un prénom et une identité propre, les autres intervenants, sont désignés par le lien de parenté qui les relie à elle.

Ces personnages resteront volontairement flous, sans nom, sans représentation, portant tous le même masque inexpressif.

Ceci dans le but de bien faire ressortir la détresse et la solitude que cette femme a ressentie dès son plus jeune âge.

A part Fils, tous ces acteurs sont décédés, Adèle ne pourra donc rien réparer par le dialogue avec eux.

Adèle va comprendre peu à peu que l’amour a toujours fait défaut à toutes les femmes de sa lignée, des femmes, meurtries à la suite des deux grandes guerres du siècle dernier et complices d’un terrible secret de famille, d’un non-dit dévastateur.

Elle va également se retrouver devant une horrible constatation : ces dégâts ont été communiqués à Fils, par son intervention à Elle.

Qui est victime ?

Qui est coupable ?

Adèle est humaine, dans un premier temps c’est la haine qui va avec un esprit de vengeance exacerbé qui va la guider

Lorsqu’elle en comprendra le mécanisme, elle va ,bien-sûr facilement pardonner mais la négation qui a fermé les yeux et les oreilles des siens face à ses propres souffrances et à ses appels au secours désespérés réapparaîtra à la surface.

Quelque chose a absolument besoin de sortir de son être, de son âme…

Comme lors d’un exorcisme.

Une chose qu’elle va expulser, le jour de l’enterrement de Mère, un cri si longtemps contenu, sortira de sa gorge pendant qu’elle lancera une poignée de pétales de roses dans la fosse où repose son cercueil.

Un cri inattendu de tous y compris d’elle-même, entendu de tous et qu’elle aurait voulu bloquer, ravaler, seulement un mot : PARDON.

Le dernier mot qu’elle se serait autorisée à laisser entendre !

Pardon pour quoi ?

Pardon pour qui ?

Famille et proches s’en sont réjouis : de toute évidence, Adèle regrettait enfin le chagrin causé à sa sainte femme de Mère.

Ils n’ont eu aucune idée de la signification de ce mot pour la fille, ce tout petit mot qui va la guérir, la libérer en un instant après trente cinq ans d’enfer et d’enfermement.

Elle comprendra que les dégâts sont considérables et seront sans aucun doute difficilement réparables…

Elle a fait mal à ses enfants de la même manière que Mère l’a fait souffrir, cette souffrance qu’elle n’aurait jamais accepté de transmettre en connaissance de cause , avec le sentiment du devoir accompli, avoir fait ce qu’il fallait, ce qu’on lui avait communiqué comme repère éducatif…mais qui est bien là, ancrée à la nouvelle génération et peut-être déjà à la suivante.

Adèle ignorait jusque là que jamais elle ne s’était autorisée à trouver l’amour, ni auprès de Mère ni auprès des nombreux hommes de sa vie qu’elle choisissait à son image : caractériels, alcooliques, violents, sans le moindre amour, ni respect élémentaire pour son corps et sa personne, ni même de ses enfants, qui en dépit de ses bons soins, se sont élevés seuls.

Mariages, divorces, veuvages jalonnèrent sa vie toujours davantage insatisfaite, les naissances également se succédèrent, ne comblant en aucun cas l’immense vide affectif qui fut le sien.

Ce gouffre sans fin de non-amour…

Consciente de tout ce gâchis, Adèle va peu à peu reconstituer le puzzle du mal-vivre et du mal-être de quatre générations et ainsi se donner le droit de se reconstruire.

Elle acceptera enfin l’idée que la mère idéale est un mythe, un eldorado recherché en vain par chaque femme de sa lignée, ainsi que par de nombreux humains : hommes et femmes.

Savoir est une chose interrompre mais rompre la chaîne en est tout autre, saura-t-elle inverser à temps ce processus qui saccage tout sur son passage ? Lapidant les vies de tant de personnes innocentes.

Saura-t-elle utiliser ses découvertes pour partager l’amour qui est en elle avec ses enfants ?