La vie dans un égout désaffecté de Medellin

Publié le 08 décembre 2012 par Nuage1962

C’est la période ou on remet en question notre mode de consommation, du moins pour quelques minutes … Il y a des endroits que si on est malade, il n’y a pas d’assurance maladie ou d’aide social .. mais certains arrivent quand même a trouver leur sort confortable …
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La vie dans un égout désaffecté de Medellin

Depuis plus de vingt ans, Miguel Restrepo assure qu’il vit mieux que le « président » dans son « appartement » aménagé dans un égout désaffecté de Medellin, témoignage insolite de la pauvreté qui frappe plus du tiers de la population en Colombie.

N’importe quel habitant de la deuxième ville colombienne, située à environ 400 km au nord-ouest de Bogota, peut découvrir, en se penchant au dessus de la bouche d’égout, ce logement de fortune qui mesure à peine 2 mètres sur 3, pour une hauteur de 1,4 m.

« Je n’en change pas pour une maison car si je pars d’ici, je devrais faire face à beaucoup de frais comme le paiement des services public, les impôts, la nourriture », affirme à l’AFP ce Colombien de 62 ans, un ancien recycleur d’objets trouvés, un travail au noir qu’il a dû abandonner en raison d’une maladie pulmonaire.

Avec son épouse Maria Garcia qui l’a rejoint il y a cinq ans dans ce souterrain, ils vivent désormais de la charité de leurs « voisins », gagnant aussi quelques sous en surveillant les voitures stationnées dans la rue.

« Certains jours, on a de quoi manger, d’autres non. Mais on s’habitue peu à peu », glisse-t-il.

Dans leur abri précaire, le couple ne peut pas se tenir debout mais il a du moins réussi à l’isoler avec des murs de ciment. Pas de grand luxe bien sûr: une armoire, un poste de télévision, une radio et un ventilateur qui aide à supporter un peu la chaleur étouffante du sous-sol.

Pas de douche non plus. Pour se laver, ils utilisent des sceaux d’eau. Et quand il se met à pleuvoir, il faut vite disposer des sacs en plastique sur la bouche d’égout afin d’éviter une inondation.

« Nous vivons dans un appartement, pour moi, c’est un appartement », assure Miguel, en caressant sa chienne Blackie qui partage leur quotidien.

A proximité de la bouche, le couple a placé un peu de terre pour installer un petit jardin où ils cultivent des fleurs et ont même planté un arbre de Noël, illuminé de guirlandes, qui attire les regards et, parfois, la compassion.

Le sexagénaire ne cesse de remercier pour leur générosité les habitants de ce quartier industriel.

« Pour recevoir, il faut savoir semer. Si quelqu’un se comporte bien, ça va pour lui. S’il se comporte mal, ça n’ira pas ».

Lui-même est originaire de la commune voisine de Amaga et s’est rendu, très jeune, à Medellin pour trouver du travail, avant de basculer dans les problèmes de drogue dans ce qui fut le grand fief des cartels de cocaïne jusqu’aux années 90.

Aujourd’hui il se montre satisfait de sa situation et renvoie inlassablement les fonctionnaires municipaux qui viennent le voir pour essayer de le convaincre de déménager dans un foyer.

« Moi, je vis mieux que le président de la République », clame-t-il. « Lui il a un tas de problèmes et moi, je n’en ai aucun ».

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