L'art de la ponctuation

Publié le 10 décembre 2012 par Anaïs Valente

L'autre jour au bureau, gros débat sur l'importance de la ponctuation, souvent considérée comme le parent pauvre de l'orthographe, à tort.

Je retrouve donc cette phrase qui, en fonction de la ponctuation, change de sens, j'adore ça, pas vous :

Woman, without her, man is nothing.
Woman without her man is nothing.

Puis  analysez donc le sens de ces deux phrases :

Je n'aime pas les hommes qui puent.

Je n'aime pas les hommes, qui puent.

Et puis ces deux lettres, mêmes mots, deux sens totalement différents :

 
- Ceci est une lettre d'amour qui se transforme en lettre de rupture selon la ponctuation (dans un premier cas, Gaston épouse Aglaé ; dans le second cas, il épouse Charlotte et abandonne Aglaé) :
Mon Aglaé,
J'ai pris une grande décision. J'ai eu, hier, une violente discussion à propos de notre mariage. Maintenant, tout est fini. Entre nous, ils se sont montrés odieux. Papa a dit :
-« grand père te tuera si tu épouses cette fille !
- mais non » a ajouté maman.
Je saurai te défendre. Tu as compris, ils veulent que j'épouse Charlotte, la fille de la charcutière qui est laide. Comme toi, je la trouve grotesque mais elle est riche. Il n’y a plus à hésiter et mon choix est fait : t’oublier ? Moi ? Jamais ! Je serais un sale type en épousant Charlotte. C'est avec toi que je me marierai !
Ton Gaston
Mon Aglaé,
J'ai pris une grande décision. J’ai eu hier une violente discussion. A propos de notre mariage, maintenant, tout est fini entre nous. Ils se sont montrés odieux ! Papa a dit :
-« grand père te tuera si tu épouses cette fille !
- mais non », a ajouté maman, « je saurai te défendre ». Tu as compris, ils veulent que j'épouse Charlotte, la fille de la charcutière, qui est laide comme toi. Je la trouve grotesque, mais elle est riche : il n’y a plus à hésiter et mon choix est fait : t’oublier. Moi, jamais je serais un sale type en épousant … Charlotte, c'est avec toi que je me marierai !
Ton Gaston


Et puis ceci aussi, très drôle :

Un homme riche était au plus mal. Il prit un papier et un stylo pour écrire ses dernières volontés :
Je laisse mes biens à ma soeur non à mon neveu jamais sera payé le compte du tailleur rien aux pauvres.
Mais le mourant passa l'arme à gauche avant de pouvoir achever la ponctuation de son billet. À qui laissait-il sa fortune ? Son neveu décide de la ponctuation suivante :
« Je laisse mes biens à ma soeur ? Non ! À mon neveu. Jamais sera payé le compte du tailleur. Rien aux pauvres. »
Evidemment, la soeur n'est pas d'accord. Elle ponctuerait plutôt le mot de la sorte :
« Je laisse mes biens à ma soeur. Non à mon neveu. Jamais sera payé le compte du tailleur. Rien aux pauvres. »
Le tailleur demande la copie de l'original et ponctue à sa manière :
« Je laisse mes biens à ma soeur ? Non ! À mon neveu ? Jamais ! Sera payé le compte du tailleur. Rien aux pauvres. »
Là-dessus, les gueux de la ville entrent dans la maison et s'emparent du billet. Ils proposent leur version :
« Je laisse mes biens à ma soeur ? Non ! À mon neveu ? Jamais ! Sera payé le compte du tailleur ? Rien. Aux pauvres ! »


Et, via Facebook, cette dernière preuve, pour peu qu'elle soit encore nécessaire :

Enfin, petit exercice :


Ponctuez le texte :
a) de façon à ce que le cycliste ait tort
b) de façon à ce que le cycliste ait raison
Un accident
Un automobiliste roulait en ville à faible allure à droite survint un cycliste qui traversa la rue sans avoir regardé l'automobiliste sentit le danger le choc était inévitable après l'accident l'automobiliste dit le cycliste est un imprudent qui ignore tout du code de la route les gendarmes me donneront raison on ne circule pas sans regarder à droite j'avais la priorité les dégâts étaient seulement matériels heureusement l'automobiliste présenta ses papiers en règles les gendarmes l'interrogèrent pour eux le responsable était bien celui qui n'avait pas respecté la priorité à droite