Tu vas me dire que c’est l’hiver, que c’est donc un sport de saison et qu’il n’y a donc pas de quoi s’affoler.
Si je te dis par contre qu’il s’agit de brusques bouffées de colères vis à vis de l’ex, tu vas me dire aussi qu’il est normal d’être fâchée après une rupture…
Oui, mais là où je fais fort c’est que ça fait 1 an et demi qu’on est séparés, que j’ai cru plein de fois avoir tourné la page, que je lui ai même sincèrement souhaité le meilleur…
J’ai les nerfs à vif là. J’ai du mal à me pardonner de tout ce qu’il m’a convaincue de faire. Ces ressentiments me rongent.
Parfois je voudrais qu’il souffre autant qu’il m’a fait souffrir, autant qu’il m’a blessée.
J’enrage quand je pense à être la seule des deux à payer les conséquences de sa lâcheté et de son égoïsme.
J’ai l’impression de devenir folle à force de porter cette douleur toute seule, je voudrais qu’il s’excuse, je voudrais qu’il répare ce qu’il a cassé…
Mais inutile de rêver, jamais il ne demandera pardon, jamais il ne reconnaîtra la moindre culpabilité…
Je voudrais aussi avoir la force d’aller de l’avant, vraiment. De tourner définitivement la page pour poursuivre plus sereinement mon existence…
Il m’a tellement bousillée que j’ai totalement renoncé à faire de nouvelles rencontres amoureuses, je n’en veux plus. J’ai l’impression que cette fois il est trop tard, que j’ai loupé le coche et qu’il est parfaitement inutile de courir après une utopie.
Et allez le voir pour lui exprimer, lui crier tout ce que j’ai sur le coeur ne servirait à rien. Pourtant j’en ai de plus en plus souvent envie. Je trouve ça tellement injuste qu’il arrive à se reconstruire une nouvelle vie. Je lui en veux de m’avoir volé ces précieuses années, je lui en veux de m’avoir menti, je lui en veux de m’avoir privée du plus grand bonheur qui soit. Je lui en veux de bien dormir nuit après nuit, alors que la culpabilité et la honte me ronge.
Je lui en veux et j’ai beau savoir que la colère ne me mènera nulle part, je n’arrive pas à la dépasser.
Bref, en gros tout va bien. Pas de problème de santé, pas de problème de fric, pas de problème de travail (quoi que, tout ça finit par déteindre), même pas de gros complexe à zigouiller… Non juste ce gros gros point noir qui me rend parfois si résignée, si fataliste, si convaincue qu’il est trop tard maintenant…
Heureusement que je n’ai pas de bergers allemands, ils ne pourront pas me bouffer à ma mort !
PS : ami lecteur, amie lectrice, si je t’ai donné le blues, je suis désolée et pour me faire pardonner je te conseille de lire l’article de Jordane et ses 9 astuces contre le blues hivernal.
PPS : source illustration, Disasterland de Rodolfo Loaiza