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Europe : le sourire des 27 après un accord sur l’avenir de l’Union

Publié le 13 décembre 2012 par Ralph

Europe : le sourire des 27 après un accord sur l’avenir de l’Union

Les 27 chefs d'états européens réunis à Bruxelles - 13 décembre 2012.
Crédits photo : Reuters/Yves Herman

En ces temps de crise l'image est assez rare pour ne pas rester indifférent aux "sourires" des 27 chefs d'états européens. Réunis en sommet à Bruxelles, jeudi, ils ont trouvé un accord sur l'avenir et le renforcement de l'Union Européenne. Mais dans tous les cas et malgré les dernières réjouissances, la prudence reste le maître-mot.

BRUXELLES, par Emmanuel Jarry (Reuters)

Les Vingt-Sept se sont retrouvés jeudi à Bruxelles pour tenter de s'entendre sur un programme de renforcement de l'intégration de l'Union européenne, dans un climat apaisé par l'accord conclu dans la nuit sur un mécanisme de supervision bancaire.

Objectif de ce dernier sommet de 2012, selon le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy : assurer la viabilité à long terme de l'Union économique et monétaire (UEM), ébranlée ces dernières années par la crise de la zone euro.

Les chefs d'Etat et de gouvernement, même les plus sceptiques sur le projet d'union bancaire ébauché par l'accord de la nuit, ont tous salué cette avancée à leur arrivée.

Autre avancée du jour : la décision prise quelques heures auparavant par l'Eurogroupe de débloquer 49,1 milliards d'euros, dont 34,3 milliards dans les prochains jours, pour la Grèce, afin notamment de l'aider à recapitaliser ses banques.

Un "excellent job", a dit le Premier ministre britannique David Cameron, ce qui ne l'empêche pas d'envisager d'organiser un référendum sur les relations entre le Royaume-Uni et l'UE et d'écarter l'idée que son pays rejoigne la future union bancaire.

Le Premier ministre suédois, Fredrick Reinfeldt, dont le pays n'appartient pas non plus à la zone euro, a joué les rabat-joie en affirmant qu'il y avait encore beaucoup à faire pour arriver à une véritable union bancaire.

Il a également confirmé que la Suède ne participerait pas au futur mécanisme de supervision unique (MSU). "Les banques et les contribuables suédois ne veulent pas couvrir les pertes des systèmes bancaires des autres pays", a-t-il dit.

Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, qui avait fait le forcing avec son homologue italien Mario Monti en juin pour arracher une décision de ses partenaires européens sur cet embryon d'union bancaire, a en revanche dit son intention de placer 95% du système bancaire de l'Espagne sous la supervision de la Banque centrale européenne (BCE).

La chancelière allemande, Angela Merkel, s'est pour sa part réjouie de ce que les ministres de l'Economie et des Finances des Vingt-Sept aient envoyé un "bon signal".

Les divergences des 27

"C'est une bonne journée pour l'Europe", a renchéri le président Français, François Hollande, qui a au contraire laissé entendre qu'il n'était finalement pas hostile à un pas de plus vers davantage de fédéralisme dans deux ans.

"Une étape a été franchie (...) : régler les problèmes de la zone euro, trouver les formes de l'union bancaire", a-t-il dit. "Nous devons faire que l'année 2013 consolide ces choix-là et c'est à partir de 2014, après les élections au Parlement européen, que nous pourrons regarder l'étape majeure sur le plan politique. Et je la souhaite."

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Les ministres des Finances grec Yannis Stournaras, allemand Wolfgang Schäuble et français Pierre Moscovici, à Bruxelles - 13 décembre 2012.
Crédits photo : Reuters/Yves Herman

Cet enthousiasme presque général pour les accords conclus dans la nuit et la matinée par les ministres des Finances ne dissimule cependant pas des divergences sur la suite à donner au rapport de Herman van Rompuy, qui devait servir de base aux discussions de jeudi et vendredi.

Le président du Conseil propose une démarche en trois temps. Il préconise à court terme, outre la mise en oeuvre du mécanisme de supervision bancaire, l'achèvement de mesures de renforcement de la gouvernance économique de l'UE pour "garantir une gestion saine des finances publiques".

Dans une deuxième étape (2013-2014), il propose la mise en place d'une autorité commune de résolution des crises bancaires et l'instauration d'une politique contractuelle entre Etats et institutions de l'UE en matière de réformes structurelles.

Les Etats s'engageant dans de telles réformes "pourraient bénéficier au cas par cas d'un soutien financier temporaire, ciblé et flexible", précise Herman Van Rompuy.

A plus long terme, au-delà de 2014, il propose la "mise en place d'une capacité budgétaire (...) destinée à améliorer l'absorption des chocs économiques affectant certains pays, grâce à un système d'assurance".

Ce point, s'il est soutenu par des pays comme la France ou l'Espagne, se heurte en revanche à l'opposition de l'Allemagne et de la Suède. "C'est une erreur. Nous avons déjà un budget de l'UE", a ainsi dit Fredrick Reinfeldt.

Quant à Angela Merkel, elle a estimé que les discussions devaient se concentrer sur le renforcement de la coordination économique et de la compétitivité de la zone euro.

La chancelière est, selon des diplomates, soucieuse de ne pas s'engager dans un processus fédéral qui pourrait impliquer un surcroît de solidarité avant les élections législatives allemandes de l'automne 2013.

DERNIÈRE MINUTE :

Vendredi 14 décembre 2012 - Les dirigeants de l'Union européenne ont acté dans la nuit de jeudi à vendredi une feuille de route pour le renforcement de leur intégration jusqu'aux élections européennes de 2014, après quoi ils pourraient être amenés à réviser les traités européens.

La France, elle, entend revoir les conventions fiscales avec les Etats membres de l'Union européenne, dont la Belgique, pour éviter l'exil des Français vers des cieux plus cléments, a déclaré vendredi François Hollande lors d'une conférence de presse.

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Arrivée de François Hollande en conférence de presse à Bruxelles. 14 décembre 2012.
Crédits Photo : Reuters/Éric Vidal

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