Cheminement

Publié le 17 décembre 2012 par Papote

L'autre soir une conversation qui est arrivée, sans que je sache comment, sur le désir d'enfant.
Ce désir d'enfant que j'ai toujours eu viscéralement ancré en moi.
Ce désir d'enfant frustré de ne s'être exaucé qu'une fois (mais quelle fois !).
Ce désir d'enfant qui m'a menée jusqu'aux frontières de l'adoption.
J'étais étonnée car, jusqu'à il y a très peu de temps (un repas de pintades en juillet pour être précise), c'était un sujet tellement douloureux pour moi que les larmes débordaient à chaque fois.
Voyez-vous, il y a des gens qui veulent devenir prof ou pompier ou docteur dès leur plus jeune âge. Moi, je voulais la profession qui ne m'empêcherait pas d'être mère. Je me souviens même d'avoir eu cette conversation avec Monsieur Père (si, si, je vous promets... Incroyable mais vrai !), un jour, en voiture, où il ne comprenait pas que je ne veuille pas essayer de pousser pour devenir Grand Manitou et je me souviens lui avoir dit que l'essentiel, pour moi, était d'avoir un métier qui me plaise et qui me permette de gagner suffisamment ma vie pour pouvoir profiter de ma vie de famille et que le fait de devenir Grand Manitou me permettrait sans doute d'avoir plus d'argent mais m'empêcherait de profiter comme je le voulais de mes enfants.
Or l'autre soir, la conversation est arrivée comme ça et je me suis résolue à ne pas l'éviter...
J'ai appréhendé la façon dont tout cela serait perçu et ressenti mais, je ne sais pas pourquoi, je me suis jetée à l'eau.
Les mots sont venus.
Pas les larmes.
Tout simplement, j'ai osé dire ce qui hante mon coeur sans que ce dernier ne se craquèle.
J'ai repensé au vilain pincement au coeur ressenti quand mes plus proches amies m'ont annoncé leurs 2ème, voire leur 3ème grossesse. Pas de la jalousie, ô non, j'étais trop heureuse pour elles mais je me disais que je ne pourrais pas avoir un jour cette flamme dans le regard (égocentrisme quand tu nous tiens !).
J'ai repensé à Médecin Chéri qui, loin de penser au cataclysme qu'il était entrain de déclencher en moi, avant la troisième intervention contre le Petit Crabe aux Pinces d'Or, m'avait annoncé que le fait que ça amenuise mes chances de tomber enceinte n'était pas si grave que ça " vu mon âge" et " vue ma situation personnelle".
J'ai repensé à ces hommes qui ont hypothéqué, chacun à leur façon, chacun à leur degré, mon envie : Monsieur Ex qui ne travaillant pas, ne pouvait permettre à la famille de s'agrandir, celui qui est parti après m'avoir demandé de lui faire un bébé (parce qu'il voulait savoir si ça lui faisait peur et qu'il se demandait s'il m'aimait vraiment !), celui qui, dans d'autres circonstances, dans une autre vie, aurait pu vouloir mais la situation actuelle de chacun rend la chose impossible... Je ne leur en veux pas (enfin, disons qu'il y en a deux à qui je n'en veux pas car c'est comme ça, une sorte de fatalité, de destin et on n'y peut rien... Il y en a un à qui je ne pardonnerai jamais le fol espoir qu'il a fait naître en moi pour le fouler au pied juste après !).
J'ai aussi repensé au fait que je n'aurais jamais pu faire un enfant qui n'aurait pas de père et que je ne pourrais pas prendre le risque d'adopter un enfant à handicap sans savoir si ce désir purement égoïste ne pèsera pas un jour sur la vie que P'tite Louloute se construira.
Mes convictions sont toujours aussi inébranlables en la matière.

J'ai repensé à beaucoup de choses mais, sans être moins douloureux (ça le sera toujours !), c'était raisonné.
Mon plus grand regret est et restera de ne pas avoir eu plusieurs enfants mais la vie a fait que ce projet de vie n'était sans doute pas pour moi.
Ainsi va la vie et je m'y résous...
Enfin...

A bientôt !

La Papote

Je ne dirais pas "je comprends", parce que ce n'est pas le cas.
Je ne suis pas dans ta situation, ta tête & ton coeur.
Mais je connais qqn, proch de moi (dans ma famille), qui a eu une fille... et bébé 2 n'est jms arrivé, malgré l'aide de la PMA (un petit embryon en place... ms une péritonite qui a failli tuer la maman-future re-maman)... donc STOP !
Un deuil à faire, accepter que la vie en soit ainsi...
Réfléchir à la suite, à d'autre projet ou pas (l'adoption).
Avancer & continuer, en étant heureuse...