En ce moment ça ne va pas fort. C’est pas que ma vie soit très joyeuse d’habitude mais il y a des hauts et des bas. En ce moment c’est plutôt bas. Voire très bas. Je ne sais pas à quoi exactement sont dus ces cycles dans mon moral, peut-être qu’ils sont influencés par des phénomènes extérieurs qui échappent à ma perception. Il faut dire que ces derniers temps mon réseau social a commencé à décroître. Par ma faute d’une part, il y a des gens dont je me suis peu à peu éloignés, et par la faute de la vie dans d’autres cas.
Si je me suis éloigné de certaines personnes c’est qu’en raison de la souffrance je deviens de plus en plus renfermé, et qu’au bout d’un temps n’ayant plus aucune joie de vivre je ne prends plus aucun plaisir non plus à goûter de leur présence. Pour les autres, ce sont eux qui se sont éloignés de moi, soit que la froideur de ma personne me rend de moins en moins intéressant soit, et c’est de plus en plus fréquent, ils finissent par se mettre en couple. Et on sait bien ce qui arrive quand on se met en couple, on se replie sur son couple et on a un peu moins besoin des autres pour vivre.
L’envie de mourir n’est pas un sujet que je peux faire semblant d’ignorer. Elle fait partie de ma vie. Contrairement à d’autres personnes la mort ne me fait absolument pas peur, mais en revanche l’idée du suicide est un sujet très délicat qui heurte profondément mes convictions. Là je dois avouer que je bloque. Si je ne bloquais pas je serais passé à l’acte depuis longtemps. Cependant depuis quelques temps j’y pense de temps à autre. Je suis encore très loin de commettre une tentative de suicide, mais il est inquiétant de constater que j’arrive à aborder la question avec moi même. Ca ne présage rien de bon.
Le débat sur l’euthanasie a été relancé par quelques récentes affaires médiatiques sur lesquelles je ne reviendrai pas. Il y a des gens qui réclament le droit à l’euthanasie car ils souffrent de maladies définitivement incurables et dans leur cas rester en vie plus longtemps n’aura aucun autre effet que de prolonger leur souffrance. Je sais que je vais choquer des gens en écrivant ce qui suit car je vais oser comparer leur souffrance à la mienne. Si l’euthanasie devait devenir une option en France, j’aimerais pouvoir en réclamer le bénéfice. Je ne souffre peut-être pas dans ma chair mais ma douleur n’est pas moins grande. En quoi ma situation est-elle différente de la leur puisque chaque jour de vie en plus est pour moi un jour de souffrance en plus ?
Bien entendu, pas plus que la douleur psychique n’est réellement comprise, une telle demande formulée par un individu ne pourrait être acceptée devant le corps médical. Vous imaginez le tableau ? “Docteur je n’ai jamais et ne pourrai jamais connaître l’amour, je demande à bénéficier de l’euthanasie”. Ca ne passerait pas.
La prochaine fois je parlerai de ce à quoi j’ai pensé pour tenter de sortir la tête de l’eau. Mais pour aujourd’hui ça suffit.
Bonne nuit et bonne chance.